Au secours de la foi - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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Au secours de la foi

Du premier millénaire de son histoire à aujourd'hui, l'Église a reconnu de nombreux miracles, montrant à ceux qui doutent la présence réelle et vivante de Jésus dans le Saint-Sacrement. Enquête sur ces phénomènes extraordinaires... et édifiants ! Avec le Père Jérôme Dernoncourt, de la communauté des Missionnaires de la très Sainte Eucharistie.

Miracles eucharistiques

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À l’annonce du miracle eucharistique de Bolsena, en 1263, le pape Urbain IV se prosterne devant le corporal portant le sang tombé de l’hostie du miracle. (Fresque de La Chapelle du Saint Corporal, cathédrale d’Orvieto.)

À l’annonce du miracle eucharistique de Bolsena, en 1263, le pape Urbain IV se prosterne devant le corporal portant le sang tombé de l’hostie du miracle. (Fresque de La Chapelle du Saint Corporal, cathédrale d’Orvieto.)

Qu’est-ce qu’un miracle eucharistique ?

Père Jérôme Dernoncourt : Rappelons avant tout que la Sainte Eucharistie est en elle-même un miracle, et même le résumé de tous les miracles selon saint Thomas d’Aquin. Ce qu’on appelle les « miracles eucharistiques » ont eu lieu à différentes périodes de l’histoire de l’Église. Il y en a de plusieurs sortes : beaucoup sont liés à une transformation miraculeuse des espèces ou apparences (le sang, la chair sont visibles par exemple), d’autres empêchent ou résistent à des calamités naturelles (incendies, inondations…). 

Pourquoi Dieu donne-t-il ces miracles ?

Ils se produisent bien souvent quand la foi fait défaut, quand le doute est devenu volontaire, y compris chez les prêtres. Or l’Eucharistie est par excellence un mystère de foi. Les théologiens disent que ce mystère concentre en lui les plus grandes difficultés, et demande les plus grands sacrifices à notre intelligence. Parfois le Seigneur réalise donc un prodige eucharistique miraculeux pour soutenir notre foi, comme lors de son apparition à saint Thomas : « Cesse d’être incrédule, sois croyant ! » Mais c’est précisément parce que « le juste vivra par la foi » (Rom 1,17) et que cette foi en la Présence réelle est la plus méritoire que les miracles sont rares. Jésus veut nous récompenser dans l’éternité de notre foi en son sacrement d’amour en ne multipliant pas les miracles.

Y en a-t-il encore à l’époque contemporaine ?

Oui, récemment il y a eu le miracle de Buenos Aires en 1996 (cf. photo ci-contre) : le 18 août, une femme vint prévenir le prêtre qu’une hostie souillée, sans doute par un acte malveillant, avait été abandonnée au fond de l’église. Le prêtre s’empresse de la ramasser pour la remettre dans le tabernacle, dans un petit récipient d’eau. Quelques jours plus tard, le 26 août, celui-ci s’aperçut que l’hostie s’était transformée en une substance toute couverte de sang. Il le signala à son supérieur, Mgr Jorge Maria Bergoglio, futur pape François, qui demanda que l’hostie soit photographiée. Ce fut fait le 6 septembre et l’on s’aperçut alors que la substance étrange était en réalité un morceau de chair. Elle resta ainsi, plusieurs années, cachée dans le tabernacle.

Qu’en dit la science : qu’est-ce qui prouve la réalité des miracles ?

L’Église a interrogé la science en faisant parfois analyser les éléments du miracle, et les résultats sont étonnants. Voici par exemple les résultats de l’analyse de l’hostie miraculeuse de Buenos Aires de 1996 : « La matière analysée est un fragment du muscle du cœur. (…) Ceci indique que le cœur était vivant au moment où l’échantillon a été prélevé (…) étant donné que les globules blancs meurent en dehors d’un organisme vivant. (…) Par ailleurs, ces globules blancs avaient pénétré les tissus, ce qui indique d’autant plus que le cœur avait été soumis à un stress intense, comme si son propriétaire avait été battu sévèrement au niveau de la poitrine. »

Pourquoi en parle-t-on si peu dans l’Église ?

Nous sommes dans un monde dominé par le rationalisme, qui évacue complètement la possibilité d’intervention divine directe dans le monde. Le miracle passe pour une superstition pour gens trop facilement crédules. Ce rationalisme est en vérité une mutilation de la raison. La foi chrétienne est par essence cette chose ahurissante : par l’incarnation, Dieu entre dans l’histoire, l’invisible se rend visible. Or pour les Pères de l’Église, l’Eucharistie est la continuation de l’incarnation : Dieu entre toujours dans l’histoire, il est là concrètement, réellement ; il se laisse toucher et voir.

Que propose votre communauté ?

Je pourrais résumer notre charisme de la façon suivante : aimer Jésus au Saint-Sacrement et le faire aimer. Nous passons de longues heures à l’adorer, et nous partons en mission pour le faire connaître et aimer, par l’installation de chapelles d’adoration continue (perpétuelle) dans les paroisses, par l’organisation de congrès eucharistiques, de journées de récollection eucharistiques, par la prédication de retraites eucharistiques…

En quoi l’adoration perpétuelle peut aider une paroisse ?

Nous sommes convaincus que l’Église doit revenir à Son Seigneur eucharistique, que Jésus est le centre absolu de la vie de l’Église. Nous faisons nôtres les paroles de saint Jean-Paul II dans Ecclesia de Eucharistia : « Le mystère eucharistique – sacrifice, présence, banquet – n’admet ni réduction ni manipulation ; il doit être vécu dans son intégrité, que ce soit dans l’acte de la célébration ou dans l’intime échange avec Jésus que l’on vient de recevoir dans la communion, ou encore dans le temps de prière et d’adoration eucharistique en dehors de la messe. » L’adoration eucharistique est la mise en œuvre concrète de l’un des trois aspects indispensables du mystère : la présence. Si celui-ci est négligé, le mystère est comme amputé et les grâces comme bloquées. En promouvant l’adoration eucharistique dans les paroisses, nous aidons les âmes à vivre l’intégrité du mystère, à devenir plus intérieures, à vivre la dimension contemplative de la foi qui est absolument essentielle.

Retrouvez l’intégralité de notre « Grand angle » sur les miracles eucharistiques dans le magazine.