Avec ses 900 églises et sa cinquantaine de musées, Rome est un émerveillement constant pour qui la visite. Au-delà de la beauté purement formelle de ses monuments elle est aussi, pour qui accepte de se laisser saisir, une catéchèse à ciel ouvert. Pour certains guides touristiques, Rome devient ainsi une terre de mission et l’occasion rêvée de faire découvrir l’Église aux touristes français qui s’y pressent. « En vacances, les touristes laissent derrière eux leurs tracas du quotidien et se montrent beaucoup plus réceptifs à la parole du guide et à l’évangélisation qu’il peut faire », explique Marie Perrin, fondatrice de l’agence touristique Via Sacra et diplômée d’archéologie chrétienne au Vatican, pour qui les églises romaines sont des « catéchèses par l’art ». « Même si la démarche de visiter telle ou telle église n’est pas celle d’un pèlerinage, on y reçoit une grâce particulière », continue la guide, appuyant son propos en évoquant l’exemple de l’écrivain André Frossard.
L’exemple de Frossard
Athée, petit-fils de l’un des fondateurs du Parti communiste français, il s’est soudainement converti à la foi catholique à l’âge de 20 ans, en 1935, après être entré dans la chapelle de la rue d’Ulm, à Paris. « Une conversion éclatante ne survient certes pas à chaque visite, concède Marie Perrin. Mais il y a dans ces visites de petites semences de réflexion qui se transmettent par l’art, mais aussi par la sensibilité et la beauté des choses. » La guide confie d’ailleurs n’avoir jamais rencontré d’hostilité, même chez des « laïcards » assez frileux à l’idée d’entrer dans une église. Certains repartant même bouleversés. La clé ? « Quand le guide n’est pas simplement là pour donner des informations mais qu’il vit réellement la foi qui a construit ces lieux, cela fait réfléchir les voyageurs », affirme celle qui sillonne la ville depuis 18 ans.