À propos des jeunes femmes de Femen - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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À propos des jeunes femmes de Femen

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Vous avez sans doute entendu parler du mouvement Femen, qui s’est notamment signalé dimanche, lors de la manifestation de l’organisation Civitas contre le mariage gay. Il s’agit d’un groupe de jeunes femmes originaires d’Ukraine et qui ont quitté leur pays où elles étaient en danger, à la suite de leurs activités de propagande féministe. Il est vrai qu’elle ne passent pas inaperçues, ces jeunes femmes blondes, puisque, généralement, elles exhibent leur nudité, pour mieux afficher leur message, qui peut s’inscrire d’ailleurs à vif sur leur poitrine. Leur vocation, leur mission proclamée c’est la provocation en faveur des femmes dont elles veulent défendre la cause en dénonçant toutes les injustices.

J’avoue que, même si leur tenue est discutable, je n’ai pas a priori d’hostilité à l’égard des militantes de Femen. Certaines de leurs interventions susciteraient même plutôt ma sympathie, car elles concernent de vraies situations scandaleuses, des injustices flagrantes et même des drames sanglants. Il est vrai, en même temps, que leur idéologie me rend songeur. Je ne suis pas persuadé de sa cohérence, de sa pertinence. Peut-elle vraiment les aider à comprendre la vie, à inventer un art de vivre pour elles-mêmes et la société en général ? C’est la difficulté, avec la révolte, qui peut être justifiée, qui peut éclairer les problèmes en révélant certaines coordonnées que l’on ne voit pas ou que l’on ne veut pas voir. Mais le danger de la révolte pure et nue, c’est de s’enfermer dans la négativité, et parfois de rendre les choses encore plus inextricables, en suscitant l’incompréhension et la violence en retour.

Ces jeunes femmes ont acquis une certaine place dans nos médias, notamment après leur intervention de dimanche. Libération les met singulièrement en vedette, le site du Monde les expose en photos. Précisément, à propos de ces photos : je les trouve plutôt tristes, renfrognées, il est vrai qu’elles n’ont guère lieu de sourire à ce moment là. Mais sont-elles vraiment satisfaites de la provocation qu’elles viennent d’opérer, en tendant un piège à leurs adversaires, qui sont d’ailleurs tombés dedans, pieds et poings liés ? J’aimerais les voir sourire à l’avenir, tandis que je crains plutôt qu’elles ne soient la dernière illustration d’une désespérance assez nihiliste.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 20 novembre 2012.