À Noël, la beauté parfaite et éternelle de Dieu... - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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À Noël, la beauté parfaite et éternelle de Dieu…

À Noël, la beauté parfaite et éternelle de Dieu se laisse entrevoir. Historienne de l'art, notre collaboratrice Marie-Gabrielle Leblanc a passé sa vie à en découvrir les reflets. Son ouvrage, fruit de reportages à travers l’Europe, l’Afrique et le Proche-Orient, nous fait partager sa passion.

ART RELIGIEUX

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La fréquentations de maîtres semble pour vous quelque chose d’essentiel…

Marie-Gabrielle Leblanc : J’ai aimé l’Histoire dès l’âge de six ans, et à l’âge de onze ou douze ans, j’ai découvert avec ravissement la peinture, la sculpture et l’architecture : Versailles, l’art roman et gothique, la Renaissance, l’Antiquité grecque et égyptienne. Et surtout les peintres : Memling et tous les peintres flamands du XVe siècle – ma spécialisation – Fra Angelico, Botticelli, Giotto, les frères Limbourg des Très Riches Heures du duc de Berry, le graveur Abraham Bosse sous Louis XIII, Rembrandt, etc…

Ces géants de l’art nous apportent la Beauté, tout simplement. On oublie souvent que Dieu est la Beauté même, pas seulement la Bonté et la Vérité parfaites. Pensez aux fresques de Raphaël au Vatican, dans la Chambre de la signature : le Vrai dans son aspect païen (l’Antiquité grecque, la sagesse des philosophes) et chrétien (l’Eucharistie), le Bien (les vertus), le Beau (les muses inspirant les artistes) et le Juste (les lois civiles et religieuses). Il n’est pas indifférent que ces allégories figurent au centre de la catholicité.

La Beauté est essentielle dans notre monde, et j’encourage souvent mes amis artistes, qu’ils soient très célèbres ou beaucoup moins, en leur disant que leurs œuvres augmentent le niveau de la beauté sur la terre. Des artistes actuels ou récents comme Goudji, Henri Guérin, Kim En Joong, Marko Rupnik, Silviu Oravitzan, François-Xavier de Boissoudy, ou ce remarquable jeune peintre-iconographe serbe que je viens de découvrir dans une galerie parisienne, Nikola Saric : ces gens créent des œuvres qui sont à la fois une réminiscence du Paradis perdu, et une anticipation de la beauté de la Jérusalem céleste. Voyez les bêtes et les personnages imaginaires d’or et d’argent de Goudji, le plus grand orfèvre au monde, un grand chrétien : elles sont un reflet de l’innocence originelle au Jardin d’Eden, de la Beauté et Bonté de Dieu, et même de Son humour. Dieu n’est pas triste. On retrouve cet humour bienveillant, profondément chrétien, dans les icônes coptes actuelles peintes par les chrétiens d’Égypte.

Comment l’art constitue-t-il pour vous une forme d’apostolat ?

Je considère que j’ai beaucoup de chance de pouvoir, depuis quarante ans, faire des conférences en parlant de la vie du Christ et des saints, même devant des publics non chrétiens. Car la Bible inspire plus de la moitié des œuvres d’art en Occident, et il faut aujourd’hui décrypter ces thèmes que beaucoup de nos contemporains ne connaissent plus. Ils auront au moins, une fois dans leur vie, entendu parler du christianisme sans moquerie ou critique. Un matin, j’annonce à mon dentiste que je viens de publier un livre. Il me demande le titre puis me dit : « – Et le Christ, il a eu une belle enfance ? – Ah, vous ne connaissez pas la vie du Christ ? – Non, pas du tout ! » Il a une cinquantaine d’années. Je vais le lui offrir. Peut-être lira-t-il les citations des évangiles qui figurent en introduction de mes chapitres ?

Retrouver l’intégralité de l’entretien dans notre magazine.