Quel réveil pour l’Église en France ? - France Catholique
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Un pèlerinage aux racines de la foi
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Quel réveil pour l’Église en France ?

L’augmentation du nombre des baptêmes d’adultes ne résulte pas d’une mode mais d’une profonde conversion intérieure. Dieu est à l’œuvre.
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© P. Deliss / Godong

Récapitulant les leçons de la récente Assemblée plénière des évêques de France à Lourdes, Jean-Marie Guénois n’hésite pas à titrer dans Le Figaro (10/11) : « Après les années sombres, le réveil inattendu de l’Église de France. » De fait, ce qui s’est produit à l’occasion de Pâques cette année, avec l’afflux inattendu de baptêmes de jeunes et d’adultes, a complètement changé le climat (cf. FC n° 3922 du 14 novembre). Ainsi, l’archevêque de Paris, Mgr Laurent Ulrich, pouvait-il expliquer : « Jeune prêtre, je voyais dans mon diocèse un ou deux baptêmes d’adulte ou d’adolescent par an. Aujourd’hui on en voit 1 000 ! »

La réponse à un appel

Sans doute cet incontestable renouveau ne saurait compenser ce qu’il y a de vertigineux dans la déchristianisation qui s’est opérée dans les années 1960 et continue à produire ses effets. La tâche de rechristianisation que Jean-Paul II a voulu propulser n’en est qu’à ses débuts. Mais elle se manifeste de la façon la plus convaincante par la profondeur intérieure de la démarche des nouveaux baptisés. Il ne s’agit pas pour eux de suivre une mode, mais il s’agit de répondre à un appel. Il conviendrait de s’attarder sur ce mouvement de conscience absolument singulier. Peut-être l’exemple d’un cardinal Newman, désormais docteur de l’Église, pourrait-il y aider, lorsqu’examinant sa propre vie, il distingue sa première conversion décisive à l’âge de 15 ans. Toute la concentration de ses pensées se résume alors dans une « évidence absolue et lumineuse : “moi-même et mon Créateur” ».

C’est bien ce type d’événement qu’il convient de repérer lorsque des jeunes gens, jusqu’alors étrangers à toute éducation religieuse ou formation catéchétique, décident de s’orienter vers le baptême et l’entrée dans l’Église. Certes, il peut y avoir des exemples qui interrogent, des curiosités à l’égard d’un domaine étranger, mais ce qui compte d’abord, c’est cette prise de conscience ainsi que cette décision qui déterminent un changement radical.

En ce sens, Éric Zemmour n’a pas tort de remarquer que c’est la foi qui caractérise la démarche chrétienne et non l’adoption d’une loi. Encore faut-il bien comprendre ce dont il s’agit. Comme l’écrivait le cardinal Jean Honoré à propos du même Newman : « Tout se passe dans la conscience ébranlée de l’intérieur par le choc d’une certitude qui l’envahit et lui apporte, en même temps que l’assurance de la vertu de la foi, l’évidence de son rapport absolument personnel avec Dieu » (John Henry Newman. Un homme de Dieu, Le Cerf, 2003). Lors du congrès Mission qui s’est déroulé du 7 au 9 novembre à Paris, c’est bien de cela qu’il a été question, notamment dans tel témoignage d’une jeune fille baptisée à Pâques.

Encore faut-il que l’Église soit bien là pour offrir les conditions d’accueil à ce mouvement intérieur. Cette jeune fille a pu relater qu’entrant pour la première fois dans une église paroissiale, elle aurait pu en sortir sans avoir obtenu de réponse à son appel si un prêtre ne l’avait pas interpellée, lui permettant ainsi d’être éclairée sur le véritable contenu de la foi qui naissait en elle.

Ce qu’est l’Église

Il est primordial que ce soit sous de tels auspices que s’annonce ce réveil, qui s’est manifesté à l’Assemblée de Lourdes. Interrogé par la presse, le cardinal Aveline, nouveau président de la Conférence épiscopale, a tenu à rappeler que l’Église « n’est pas la résultante démocratique de ses membres. Elle est une action que Dieu lui-même accomplit pour le Salut du monde. » L’archevêque de Marseille ne se fait pas d’illusion quant à la difficulté de la tâche. Le tout est que l’essentiel soit bien distingué pour répondre à l’appel des âmes.