À Redon (Ille-et-Vilaine), une croix lumineuse apparaît à des religieux
En Bretagne, en 832, saint Conwoïon, prêtre, ressentit le désir de se faire moine. Il partit avec cinq autres prêtres pour fonder une communauté monastique dans un lieu désert. Voulant savoir à quel endroit fonder leur monastère, les religieux se mirent à prier au sommet de la colline de Beaumont, qui dominait une large plaine inoccupée sur la rive droite de la Vilaine. Ils virent soudain apparaître une croix lumineuse descendant du ciel pour venir se poser sur le sol. Comprenant qu’il s’agissait de la réponse à leur prière, ils allèrent trouver Ratvili, le seigneur breton possédant cette terre, qui la leur céda généreusement. Malgré de nombreux obstacles, l’abbaye fut progressivement construite, sous le nom – sans doute inspiré par l’apparition – de Saint-Sauveur, grâce à l’appui du roi Nominoë de Bretagne et à la protection de l’empereur carolingien Louis le Pieux (815-843). La ville de Redon s’est bâtie peu à peu autour du monastère, dont l’église abbatiale est devenue l’église paroissiale.
La croix blanche des Bayonnais (Pyrénées-Atlantiques)
Pendant la guerre de Cent Ans, alors que Bayonne est ville anglaise depuis près de trois cents ans, les armées de Charles VII – sacré roi grâce à sainte Jeanne d’Arc – attaquent la ville le 7 août 1451. Après treize jours de violents combats, les Français parviennent à prendre la ville le 20 août. Le lendemain, alors qu’ils viennent de pénétrer dans la cité pour en prendre possession, une immense croix blanche étincelle dans le ciel, au-dessus du camp des Français. Tous se signent et vénèrent la croix en silence, tandis que, sur la croix, apparaît la couronne d’épines du Christ. Puis, la couronne se transforme en fleur de lys. Les Bayonnais, sidérés, sortent de chez eux, interprétant ce signe comme une manifestation de la volonté divine de leur retour à la couronne française. Le miracle est attesté par une lettre adressée au roi Charles VII par le comte de Foix et le comte de Dunois, compagnon d’armes de Jeanne d’Arc, qui en furent les témoins. À Bayonne, une croix toujours plantée atteste de ce miracle.
À Aire-sur-la-Lys (Pas-de-Calais), une croix carrée
Le soir du 22 juillet 1641, une croix apparaît dans le ciel : elle est carrée et ses extrémités présentent une forme de pattes, de la forme de la croix des chevaliers du Saint-Esprit – l’ordre le plus prestigieux de la monarchie française. Au cours de cette apparition, qui dure environ une heure, la croix se modifie pour prendre la forme d’une croix bourguignonne. Or la ville appartenait aux Pays-Bas bourguignons de Charles Quint, depuis la fin du XVe siècle. Les témoins interprétèrent ce signe comme l’annonce de son retour à la France. Ce qui se produisit le 26 juillet… avant qu’Aire-sur-la-Lys ne revienne à la Bourgogne, sept mois plus tard.
À Migné-Auxances (Vienne), un pèlerinage toujours vivant
Le 17 décembre 1826, dans le village de Migné – devenu Migné-Auxances –, plus de 2 000 personnes sont rassemblées autour d’un fervent missionnaire, l’abbé Marsault, prêchant sur l’apparition de la croix à l’empereur Constantin à la bataille de Milvius (313). Ils s’apprêtent à planter une croix en souvenir des six semaines de cette féconde mission paroissiale. Soudain, une immense croix lumineuse blanche teintée de rose apparaît dans le ciel, étendue à l’horizontale au-dessus de l’église, pendant plus de trente minutes, selon les témoins. Après une enquête ecclésiastique et l’approbation du Saint-Siège, Mgr Jean-Baptiste de Brouillé, évêque de Poitiers, reconnaît le miracle et fait reconstruire l’église paroissiale pour en faire un sanctuaire. Le miracle y sera désormais commémoré chaque troisième dimanche de l’Avent, avec une indulgence plénière accordée par le Pape.
Pourquoi un miracle en ce lieu ? Il faut se rendre à Paris, pour en comprendre le sens. Dans la basilique du Sacré-Cœur, un bas-relief représente également le signe miraculeux, dans la chapelle dédiée à sainte Radegonde, patronne de Poitiers. Au VIe siècle, cette reine de France avait obtenu de l’empereur de Constantinople, Justin, un fragment de la Vraie Croix. Sur le trajet, la relique était passée par la route bordant l’église de Migné. Sainte Radegonde avait abrité cette insigne relique dans le monastère Sainte-Croix, dans lequel elle avait passé ses trente dernières années, entraînant une grande dévotion à ce signe sacré dans le diocèse de Poitiers. Après avoir disparu, le pèlerinage de la Croix lumineuse a été relancé, depuis quelques années, par des groupes d’adolescents du diocèse.
Une croix de 30 mètres dans le ciel des Arcs (Var)
L’histoire se passe encore au terme d’une fervente mission paroissiale, prêchée au début de l’année 1857. Le dernier soir, après les vêpres, la croix préparée pour être érigée en souvenir de la mission est bénie et portée en procession par les fidèles, au chant de « Vive Jésus ! » et « Vive sa Croix ! ». Alors qu’elle est en train d’être plantée, deux nuages d’un blanc resplendissant viennent s’agréger au-dessus de la croix, pour former une croix éclatante de 30 mètres de hauteur. Les croyants assemblés acclament ce signe du ciel, qui vient les conforter dans leur ferveur embrasée par la mission. Pendant le temps de l’apparition, le prédicateur rappelle la puissance de ce signe de victoire et d’amour.
Pendant 30 minutes, une croix apparaît à Ceaucé (Orne)
Le 23 septembre 1876, en fin de journée, alors que des fidèles de Ceaucé reviennent d’un pèlerinage au sanctuaire de Notre-Dame-de-la-Délivrande, dans le Calvados, une croix lumineuse de près de 4 mètres apparaît dans le ciel. L’apparition de près de trente minutes a été attestée par une trentaine de témoins dans un procès-verbal, envoyé à l’évêque de Séez, qui en a autorisé la publication dans le journal du diocèse.





