Un pèlerinage de Chartres record, sous le signe du Christ-Roi - France Catholique
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Léon XIV un pape spirituel et missionnaire
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Un pèlerinage de Chartres record, sous le signe du Christ-Roi

© Eichthus / CC by-sa

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Un pèlerinage de Chartres record, sous le signe du Christ-Roi

Un pèlerinage de Chartres record, sous le signe du Christ-Roi

19 000 personnes marcheront à la Pentecôte de Paris vers Chartres lors de ce pèlerinage organisé par Notre-Dame de Chrétienté et placé cette année sous le patronage du Christ-Roi - la messe du dimanche sera diffusée sur Cnews. Entretien avec le président de l’association, Philippe Darantière.
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Quelles sont les raisons d’espérer pour l’Église, au moment où elle accueille son nouveau Pape, Léon XIV ?

Philippe Darantière : La meilleure raison d’espérer, c’est celle que nous avons fêtée à Pâques : le Christ est vainqueur ! Nous ne sommes que des serviteurs d’un roi déjà victorieux. Et s’Il a choisi que nous soyons là, aujourd’hui, pour servir l’Église dans la mesure de nos moyens, c’est parce qu’Il sait que cela peut porter du fruit. Tout ce qui nous arrive a été permis par la Providence divine La devise du Saint-Père – « En Celui qui est un, soyons un » – est pour nous un signe fort de sa volonté d’œuvrer pour l’unité de l’Église. C’est une promesse de paix et de dialogue, comme le laissait paraître son discours à la loggia, dès le soir de son élection.

Quant à Notre-Dame de Chrétienté, on peut dire que la situation est aujourd’hui très préférable à celle de nos débuts. En 1983, le nombre de prêtres capables d’encadrer était fort réduit. Tout est allé en s’élargissant peu à peu. Alors, c’est vrai, depuis 2021, il y a à nouveau une certaine phase de restriction… Mais globalement, nous avons plus de prêtres, plus de séminaristes qu’il y a quarante ans. Plus d’écoles aussi.

Combien y aura-t-il de pèlerins cette année ?

Nous avons limité à 19 000 le nombre des inscrits, 5 % de plus que l’an dernier. Ce qui va nous conduire à dédoubler ponctuellement la colonne de marcheurs. Ils seront soutenus par plus de 1 000 bénévoles et 120 cadres de Notre-Dame de Chrétienté. Naturellement, il y a toujours des places dans les chapitres « Ange gardien » : ceux qui ne marchent pas mais prient pour le pèlerinage !

Il y a toujours beaucoup de jeunes parmi ces marcheurs. Comment expliquez-vous ce succès ?

Ce qui explique, en partie, leur attirance pour ce pèlerinage, c’est qu’il permet de vivre une expérience multiforme. D’abord, c’est une ascèse, une pénitence même : un véritable effort qui n’a de sens que parce qu’il est porté spirituellement.

Pour les jeunes, c’est aussi un moment intense d’amitié chrétienne ! L’effort d’une marche de 100 kilomètres ne serait pas tenable par le plus grand nombre s’il n’y avait pas cette dimension de fraternité vécue pendant ces trois jours. J’ajouterais aussi la formation : pendant trois jours, ils peuvent approfondir un thème, se former, réfléchir…

Ensuite, il y a évidemment l’expérience de la prière, qui est le cœur nucléaire de ce pèlerinage, et qui revêt sur la route vers Chartres la forme de la liturgique traditionnelle, qui est aussi un enrichissement. Que l’on en soit familier ou qu’on la découvre, l’expérience est marquante.

Qui seront les différents prédicateurs ?

La messe de lancement du samedi, en l’église Saint-Sulpice de Paris, sera une messe basse, sans homélie, pour des raisons d’organisation. Celle du dimanche 8 juin sera célébrée par Mgr Athanasius Schneider, évêque auxiliaire d’Astana, au Kazakhstan [elle sera retransmise sur Cnews NDLR]. Lundi, la messe sera célébrée par l’aumônier de Notre-Dame de Chrétienté, l’abbé Jean de Massia, et l’homélie sera donnée par l’évêque de Chartres, Mgr Philippe Christory. Il nous accueillera dans sa cathédrale, et il a accepté que soient édifiées à l’extérieur deux Portes saintes, pour que les pèlerins accomplissent la démarche jubilaire liée aux 1 000 ans de Notre-Dame de Chartres sans avoir à rentrer dans la cathédrale, ce qui serait complexe en raison de l’affluence.

Vous avez retenu comme thème « Pour qu’il règne, sur la terre comme au ciel » – cent ans après l’encyclique de Pie XI, Quas primas, qui institue la fête du Christ-Roi. Est-il toujours pertinent de parler de cette royauté ?

Plus que jamais. D’abord, parce que c’est un enseignement des papes qui ne date pas de Pie XI et qui s’est, de surcroît, poursuivi, puisqu’on le retrouve dans le Catéchisme de l’Église catholique. La royauté du Christ doit être reconnue sur les plans spirituel et social, parce que c’est sur ces deux plans que se joue le culte rendu à Dieu. Il est demandé aux fidèles, en particulier aux laïcs, d’œuvrer pour irriguer la société de façon à infuser dans ses lois, dans ses institutions, dans ses mœurs, toutes les vertus chrétiennes qui permettent ensuite aux hommes de s’approcher de Dieu et, finalement, d’accéder au Salut. Quas primas nous invite à suivre la demande faite par le Christ : aller enseigner les nations pour qu’elles soient baptisées au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Mais cette royauté sociale n’est-elle pas contradictoire avec la laïcité telle qu’on la conçoit en France aujourd’hui ?

Pie XI a des expressions très fortes pour dénoncer ce qu’il appelle le laïcisme – ce qui est peut-être à distinguer de la laïcité. Plus récemment encore, le pape François, lors de sa visite en Corse en décembre dernier, avait jugé qu’il fallait avoir une saine conception de la laïcité pour que les fidèles catholiques puissent trouver un chemin de dialogue avec la laïcité.

Si une certaine conception de la laïcité ne devait se traduire que par une forme de disqualification des catholiques à pouvoir s’exprimer selon leurs convictions, alors on serait, selon les termes de Jean-Paul II, dans une forme de totalitarisme sournois.