« Un nombre croissant de conversions de l'anglicanisme au catholicisme » - France Catholique
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Saint John Henry Newman
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« Un nombre croissant de conversions de l’anglicanisme au catholicisme »

En Angleterre, l’Église catholique est en plein dynamisme. Entretien avec le Père Thomas Dubois, directeur spirituel au Collège pontifical anglais, à Rome.
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© The Personal Ordinariate of Our Lady of Walsingham / Facebook

Comment les catholiques anglais perçoivent-ils Newman ?

Père Thomas Dubois : Newman est un grand saint pour l’Église universelle, certes, mais surtout pour l’Angleterre. Il était « très anglais », aimait beaucoup son pays. Cette figure britannique devenue catholique touche particulièrement tous ceux qui se convertissent, mais également les convaincus. Sa foi et son enseignement font de lui un véritable modèle. Chaque année, des fidèles pèlerinent vers Oxford où il devint catholique, et vers Birmingham, où il fonda la congrégation de l’Oratoire.

Aujourd’hui, existe-t-il un réel dynamisme de la foi catholique en Angleterre ?

Oui. Je suis prêtre depuis 17 ans, et durant ces cinq dernières années, j’ai constaté un nombre croissant de conversions, plus important qu’auparavant. De nombreux jeunes, éduqués par des parents non croyants, découvrent la foi catholique, parfois de manière étonnante. Il y a un grand dynamisme dans ces démarches personnelles, mais également dans la vitalité de l’Église catholique en Angleterre. Comme au XIXe siècle, lorsqu’elle servait d’aumônerie aux catholiques venus d’Irlande, elle devient aujourd’hui de plus en plus missionnaire.

Comment expliquer cela ?

Les jeunes ont de plus en plus soif de vérité. Ils cherchent des repères sur lesquels fonder leur vie. Grâce à l’exemple des nombreux martyrs anglais notamment, l’Église catholique peut les leur fournir.

L’Église anglicane est-elle alors en déclin ?

Dans les années 1980, environ 75 % du pays se disaient anglicans. Aujourd’hui, ce sont 25 %. Comme dans les autres pays d’Europe de l’Ouest, on constate une véritable sécularisation du pays. Ceux qui se disaient anglicans de tradition disparaissent peu à peu. Cela n’a plus vraiment de sens. Ils sont de moins en moins à baptiser leurs enfants simplement par tradition.

En Angleterre, l’anglicanisme est religion d’État. Mais l’État lui-même se sécularise de plus en plus à son tour, de génération en génération. La reine Elizabeth II était très croyante, et avait une profonde piété personnelle. Le roi Charles III est influencé par la foi grecque orthodoxe de son père. En 1994, dans un documentaire, alors qu’il était encore prince de Galles, il a déclaré qu’il serait « défenseur des fois plutôt que Défenseur de la Foi ». Charles III a un sens de la tradition, certes, mais sa foi est bien moins personnelle. 

« Un élément nous manquait… »

Charles, Victoria et leurs enfants ont embrassé la foi catholique à Pâques. Témoignage.

« Nous avons grandi dans un milieu plutôt athée. Nous étions en quête d’une vérité et d’un mode de vie qui nous manquaient cruellement, de manière insoupçonnée. Au début de notre cheminement de foi, nous avons tout naturellement commencé à fréquenter l’église paroissiale locale, anglicane. Au fil des dimanches, nous savions qu’un élément nous manquait. Nous avons fait le tour des paroisses pour trouver notre voie. Dès que nous sommes tombés sur la belle église catholique Saint-Georges, nous avons enfin su que c’était “la bonne”. Ne connaissant rien à la foi catholique, notre première messe a été un peu déroutante. Après quelques dimanches passés à nous regarder avec gêne, perdus dans nos prières, nous nous sommes finalement installés dans notre rituel du dimanche matin, qui a apporté tant de douceur à nos vies. Les âmes charitables que nous rencontrons à l’église nous encouragent constamment à prendre courage, à prier et à garder les yeux fixés sur le Christ malgré tout. Nous sommes éternellement reconnaissants au Seigneur de nous avoir donné la vie par sa grâce et son Église à un moment si important de notre vie. » 
Propos recueillis par P. L.