Corte, cœur de la Corse - France Catholique
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« Les contemplatifs portent le monde »
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Corte, cœur de la Corse

C’est à Corte que fut promulguée, au XVIIIe siècle, la Constitution de l’île, placée sous la protection de la Vierge Marie.
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<FONT size="2pt"© Bertrand Semelet / CC by-sa

Il est impossible de quitter l’île de Beauté sans aller rendre visite à la ville qui en est le cœur. Corte est une citadelle bordée par un torrent qui devient une rivière, puis un fleuve. La proximité des hautes montagnes qui l’entourent lui donne un relief qui peut paraître tragique, mais la douceur de quelques champs d’oliviers apaise cette impression.

À Corte, il y a les souvenirs de l’histoire. C’est ici que Pascal Paoli (1725-1807) exerçait son gouvernement. C’est ici qu’il promulgua sa Constitution de l’île et devint le général qui la commanda durant le seul moment de son histoire où elle fut autonome. L’article premier de cette Constitution de Corse est ainsi rédigé : « Au nom de la Très Sainte Trinité, de l’Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge Marie, sous la protection de la Sainte Mère Avocate, nous élisons, pour la protection de notre patrie et de tout le royaume, l’Immaculée Conception de la Vierge Marie et décidons que tous les armes et les drapeaux dans notre dit royaume soient emprunts de l’Immaculée Conception. » Cet événement a engendré une très grande dévotion à Corte dont l’adage – « à Corte, le démon ne peut entrer car la Bonne Mère en garde tous les passages » – est révélateur. Effectivement, des petites chapelles votives vont se multiplier, on les appelle les Madunnines. Au nombre de quinze, elles offrent un itinéraire insolite à suivre dans la ville.

C’est ici encore que saint Théophile, le seul saint canonisé né en Corse, exerça son ministère. Ses reliques sont visibles dans l’église de l’Annonciation placée en haut de la colline. C’est ici aujourd’hui que la seule université de l’île rassemble les étudiants, donnant ainsi à cette ville austère un air de jeunesse et d’insouciance au cœur de l’hiver parfois rude. Les très nombreux cafés du cours Paoli, artère principale de la ville, résonnent le soir de chants improvisés par les consommateurs étudiants. Corte est aussi une ville où les confréries sont vivantes et les jours de la Semaine sainte, moins célèbres que ceux de Sartène mais tout aussi impressionnants, manifestent la vitalité de ces associations religieuses où les générations se côtoient et où se transmettent les traditions.

Un centre très vivant

C’est encore à Corte que le voyageur peut découvrir des spécialités de fromages et, plus largement, de cuisine montagnarde. Il y verra également les statues du général Gaffory qui se sacrifia pour son île, et celle du général Arrighi de Casanova, duc de Padoue et premier gouverneur des Invalides, qui naquit dans cette ville, comme son compatriote Joseph Bonaparte, frère de l’Empereur.

Corte a été marquée par la présence de la Légion étrangère installée à la Citadelle mais également, au bas de la ville près du baptistère Saint-Jean, remarquable baptistère roman, d’un rude camp disciplinaire dont on peut encore voir les baraquements.

Aujourd’hui, la ville a perdu sa dimension administrative de sous-préfecture mais elle demeure un centre très vivant. Non seulement à cause de l’université mais aussi parce qu’elle rassemble tous les commerces dont les habitants des villages voisins ont besoin, ainsi que les services médicaux, juridiques, pharmaceutiques et artisanaux.

Les grands rassemblements des mouvements autonomistes ou séparatistes avaient lieu à Corte mais ce qui reste permanent et traverse les âges et les circonstances est la royauté mariale, sublimée par la tradition du chant. Corte est vraiment capitale de la Corse !