La voie du renouveau - France Catholique
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Chœurs d'enfants : Chanter c'est prier deux fois
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La voie du renouveau

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Calvaire, Jura.

© Fred de Noyelle / Godong

À ce moment estival, où le pays entre dans une phase de détente, il est utile de faire le point, même s’il est rapide, sur notre situation spirituelle. Celle-ci n’est pas indépendante de notre situation plus générale, marquée par des divisions parfois violentes, des questions en suspens et l’incertitude quant aux prochaines échéances politiques. Comment les chrétiens ne seraient-ils pas eux-mêmes affectés par ce climat orageux, qui n’est pas sans relation avec l’état moral d’une France en perte de repères et engagée dans des réformes sociétales, telle celle sur la fin de vie, qui montrent à quel point nous persistons sur une ligne de déconstruction intérieure.

Hostilité militante

Le maillage ecclésial n’ayant cessé de se réduire, on ne s’étonne pas des résultats d’une enquête récente de l’Observatoire français du catholicisme. Ils montrent à quel point la population s’est détachée de toute culture religieuse, ne pouvant plus envisager l’accès à l’initiation chrétienne, et donc au baptême, comme une entrée dans la vie plénière. Faute de l’environnement clérical auquel s’ajoutait celui de congrégations nombreuses, notamment féminines, la tendance générale est à l’abandon de tout sentiment religieux éclairé. Il ne faut pas non plus tenir pour négligeable l’hostilité militante à l’égard du christianisme en général, et pas seulement de ce qu’on appelle le cléricalisme. Cette hostilité a, chez nous, des racines profondes, depuis la « révolution culturelle de l’an II » (Serge Bianchi) qui visait durant la Révolution à l’éradication totale de toute marque religieuse jusque dans le calendrier.

L’offensive actuelle contre l’école catholique est, de ce point de vue, significative, d’autant qu’elle s’attaque en priorité à la spécificité d’un enseignement auquel la loi Debré reconnaissait son caractère propre. Il s’agit de reprendre, sous une autre forme, l’essai raté de 1981 de suppression de la liberté scolaire.

Mais face à une telle situation, le découragement est moins que jamais d’actualité. Il y a, d’ailleurs, des signes de réveil spirituel dans les jeunes générations, dont on se doit de comprendre les vraies raisons. Au-delà de toute controverse idéologique bien dépassée, il s’agit simplement d’un retour au mystère chrétien dans son authenticité, avec ses exigences dogmatiques qui, loin d’enfermer la pensée dans des cadres étriqués, ouvre à la profondeur de la vie trinitaire.

Comment ne pas associer à ces signes la perspective d’un nouveau pontificat ? Lorsque Léon XIV s’adresse particulièrement à nous pour rappeler la richesse de notre patrimoine propre, c’est la voie du vrai renouveau qu’il indique.