Votre dernier ouvrage comporte des exemples concrets et récents de l’influence maçonnique dans le champ politique. Lesquels ?
Serge Abad-Gallardo : La France est entièrement sous l’influence de la doctrine maçonnique progressiste. J’en veux pour preuve l’avis du Conseil économique, social et environnemental (CESE) du 9 mai 2023 en faveur de la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté. Durant son premier quinquennat, Emmanuel Macron a nommé parmi les personnalités compétentes à voix consultative Daniel Keller et Philippe Guglielmi, tous deux anciens Grand Maîtres du Grand Orient de France. Leurs mandats ont pris fin en 2021, mais le CESE n’a jamais caché sa volonté depuis des années de promouvoir ce qu’il considère comme une avancée sociétale. Pour transposer ses conceptions occultistes, la franc-maçonnerie œuvre subrepticement par le moyen d’associations comme l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD) ou le Comité Laïcité République, dont peu de gens savent que la plupart des présidents sont ou ont été des dignitaires de la franc-maçonnerie !
De même, Pierre Simon, le principal promoteur de la légalisation de l’avortement en 1975, fut un Grand Maître de la Grande Loge de France. Il a d’ailleurs clairement expliqué dans son livre De la vie dans toute chose, comment il mit en œuvre une stratégie afin d’entraîner des réactions en chaîne dans le corps social, et comment il utilisa à l’époque une association qu’il appela « Maternité Heureuse », destinée à promouvoir l’avortement, grâce notamment à un maillage territorial maçonnique animé par les « sœurs » de la Grande Loge Féminine de France.
Quant au « mariage pour tous », qui fut en réalité destiné au mariage des homosexuels, le projet fut porté par la « sœur » Christiane Taubira, qui fait partie de la Grande Loge Féminine de France.
Comment expliquer que de tels projets sociétaux soient mis en œuvre alors qu’ils ne sont pas désirés par une majorité de la population ?
Prenons un autre exemple : la crémation fut le fruit d’un projet maçonnique légalisé en 1887, sous un prétexte hygiéniste, car la franc-maçonnerie ne dévoile pas ses véritables objectifs. Les fondements occultes de la crémation se trouvent dans le rituel du 18e degré du Rite Écossais Ancien et Accepté, et dans la conception que le feu est purificateur et permet une initiation suprême et ultime. Or, en 1965, près de 80 ans plus tard, l’inhumation concernait encore 99,6 % des décès, ce qui prouve que la légalisation de la crémation n’était pas une demande sociale. La franc-maçonnerie impose dans la loi des pratiques répondant seulement à son ésotérisme et travaille ensuite à la diffuser et à la faire accepter progressivement dans les consciences, parfois sur plusieurs dizaines d’années, aidée en cela par une presse complaisante, sinon acquise à ses idéaux philosophiques.
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