Cette « Primaire de la Droite et du Centre » aura provoqué une dépense considérable d’énergie, et, parfois, déchaîné de furieuses passions… Intérêt légitime pour l’avenir de la France, d’une part, ambitions personnelles et esprit partisan, d’autre part… Le débat de ce soir entre les deux ténors « survivants » du premier tour permettra peut-être d’éclairer un peu plus les électeurs potentiels sur les programmes, les idées et les mentalités…
Mais dimanche, dans cette « primaire ouverte » à la singulière règle du jeu, des électeurs de la Gauche et du Front national peuvent venir peser sur le résultat final : en appuyant sur un des plateaux de la balance, des socialistes pourraient voler au secours d’Alain Juppé, leur affidé idéologique en fâcheuse posture… Affaire de freiner l’essor d’une Droite – plus ou moins – décomplexée qu’ils n’avaient pas vu venir… Quitte à délaisser – momentanément – le camp d’un Etat-PS en pleine déroute.
Mais voici que se pose la question principale : et après ? Cette « Primaire » compliquée est ouverte à tous vents, un peu comme une auberge espagnole, où les électeurs peuvent entrer comme dans un moulin, moyennant la modique somme de 2 euros…
Pour l’instant, comme on a pu l’observer, les milieux populaires ont peu voté… Mais que se passera-t-il réellement, quand viendra le temps des « vraies » élections, des présidentielles grandeur nature ? Comment pourra se traduire la mobilisation de cet électorat populaire ? Dans quelles proportions cette mobilisation aura-t-elle lieu ? Et comment se traduira-t-elle, entre le vivier restant des protestataires du Front national, l’éventuelle flambée de la Gauche radicale version Mélenchon, la force d’inertie de l’abstentionnisme, et l’effet induit de la vague bleue « conservatrice » de François Fillon ?
Il semble bien que rien n’est encore définitivement joué : la Droite modérée aurait tort de triompher à l’avance, sur un chemin où des obstacles et des épreuves l’attendent encore.
