La décision du Ministère de l’Intérieur de remplacer le nouveau défilé syndical prévu jeudi à Paris de la Bastille à la Nation par un « rassemblement statique » provoque l’opposition de l’ensemble des organisations concernées et des figures de proue de la « Gauche radicale ». Le ministre Bernard Cazeneuve parle de « garantir la liberté d’expression tout en la conciliant avec la préservation de l’ordre public et la sécurité des participants ».
Les protestataires parlent d’une « atteinte à la démocratie ». Joignant sa voix au chœur de l’extrême-gauche, le dirigeant du Front National Florian Philippot affirme que « les sottes polémiques du gouvernement sur les manifs, défilés ou pas, veulent faire oublier le fond abject de la loi travail voulue par l’Union européenne ».
Renfort inattendu à ce front du refus, Nicolas Sarkozy, depuis l’Allemagne où il était en déplacement, a déclaré lui aussi son désaccord avec l’interdiction d’un défilé, estimant que ce « n’est pas raisonnable » pour « un gouvernement républicain »… Cependant, un représentant de sa formation politique « Les Républicains » avait émis auparavant le vœu d’une interdiction de la manifestation, au vu des violences de la semaine dernière… Faute d’être restées enclines à la cohésion, la Gauche et la Droite françaises sont devenues très plurielles… Comme disait le fondateur de la Vème République, « Comment voulez-vous gouverner un pays où il y a 300 sortes de fromage ? » Mais est-il encore question de gouverner ?
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