Bien que réputé « président des cœurs » de son pays, le président de la République fédérale d’Allemagne a réclamé « une limitation » du nombre de réfugiés en Europe : c’était lors du Forum de Davos, carrefour des décideurs politiques, économiques et financiers. Un endroit où « il faut être », si l’on en croit notre Premier ministre Manuel Valls… le président allemand Joachim Gauck y était, en l’absence de la chancelière Angela Merkel par qui viennent les ennuis notamment nocturnes de la Saint-Sylvestre dans les grandes villes d’Outre-Rhin entre certains migrants et des centaines de femmes autochtones indûment malmenées.
Ancien pasteur luthérien, charitable mais l’esprit clair, M. Gauck admet que de la maîtrise de l’afflux des migrants dépend la survie de la construction européenne : « Nous voulons certes protéger beaucoup de monde, mais nous ne pouvons accueillir tout le monde », a-t-il résumé, reprenant l’évaluation effectuée par Michel Rocard voici un quart de siècle à propos des capacités de la France qui, disait le Premier ministre de François Mitterrand, « ne peut pas accueillir toute la misère du monde, même si elle doit en prendre sa part ». C’était en 1989, l’année de l’effondrement du Mur de Berlin.
Ancien citoyen de l’ex-Allemagne de l’Est, M. Gauck parle aujourd’hui de « protection des frontières vis-à-vis de l’extérieur », ceci, dit-il, afin d’éviter la réapparition des frontières nationales en Europe, ce qui selon lui « conduirait à remettre en cause la liberté de circulation (à l’intérieur de l’Europe) », ce qui « serait une grande perte ». En 2016, l’Europe de Bruxelles risquerait-elle de vaciller ? Sous l’effet de forces centripètes ou centrifuges ?De flux migratoires rentrants ou du choc de pays sortants ?
Pour aller plus loin :
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