La Commission européenne a décidé de placer la France sous surveillance renforcée. Motifs : manque prolongé de compétitivité, coût du travail encore trop élevé, et une dette publique en augmentation constante.
Cet organisme de contrôle qu’est la Commission européenne, n’étant soumise elle-même à aucun contrôle démocratique mais d’autant plus rigoureuse, voire intraitable, analyse en termes sévères la situation de la France : « Le déficit commercial qui ne cesse de se creuser reflète la perte continue des parts de marché à l’exportation », souligne-t-elle, jugeant le « rééquilibrage » effectué trop limité, et considérant que le coût du travail pèse trop « sur les marges des entreprises ».
Tout cela implique un risque : la France est « exposée à des turbulences sur les marchés financiers, qui auraient des retombées sur l’économie réelle ». L’ennui aux yeux des « eurocrates » est que ces ennuis de la France nuiraient également à la zone euro tout entière, comme par ricochet. Parce que la France a quand même gardé un certain poids économique…
Fin février, Bruxelles avait déjà signalé un autre problème français : le risque du dérapage de ses finances publiques, avec cette prévision peu rassurante, un déficit estimé à nettement plus de 3% en 2014 mais aussi en 2015, du moins si Paris ne prend pas de nouvelles mesures. Le commissaire européen Olli Rehn admet que notre pays a entrepris « des réformes budgétaires et structurelles importantes » et « indispensables », mais qu’elles « ne sont pas faciles » et que « les résultats ne sont pas immédiats ». A en croire le diagnostic porté par ses collègues, on s’en serait douté.
Mais comme rien n’est parfait en ce bas monde, l’Allemagne elle aussi est épinglée… Mais elle, c’est pour ses excédents, avec un excédent commercial supérieur à 6% du PIB depuis 2007, qui, explique-t-on, traduit la dépendance de Berlin envers les exportations, mais aussi la faiblesse de sa demande intérieure. Notre voisin d’Outre-Rhin gagne de l’argent, mais ses habitants ne sont pas tous aussi riches qu’on aurait pu le croire.
Enfin, maigre consolation, la Croatie, la Slovénie et l’Italie, cette dernière elle aussi très endettée du fait de problèmes de compétitivité, sont dans une situation pire que celle de la France, qui n’est donc pas la dernière de la classe des 28 pays-membres de l’Union européenne. Un ensemble économique aujourd’hui confronté sur ses frontières orientales à une crise géopolitique dont il se serait bien passé…