L’art mis au service de la bêtise (suite) - France Catholique
Edit Template
Pontificat de François - numéro spécial
Edit Template

L’art mis au service de la bêtise (suite)

Copier le lien

Il ya deux ou trois jours j’ai vu sur Arte un dessin animé – Le Dieu cerf – d’une singulière inspiration, où le mal, la douleur, la souffrance étaient montrés à nu : deux héros, victimes du mal, cherchaient en parallèles à le supprimer, mais par des moyens différents, l’un par la paix et un quelque chose qui pourrait ressembler à l’amour, l’autre par les armes de la haine. Le premier, un jeune prince, par celles du respect éprouvé jusqu’à l’absurde (pour quelques-uns de ses témoins) envers les lois du Bien et donc de cet amour innommé. Le second, une jeune fille, par celles de la haine la plus violente et la plus audacieuse. Ils aboutissent tous deux en une forêt dont la description est hallucinante.

Un dieu étrange hante cette forêt, qui se situe en un vaste pays de montagnes, lieu principal : elle est le lieu où l’action de déroule. Ce dieu protège tous les arbres et les animaux qui y vivent, loups et sangliers, bestioles jusqu’aux plus infimes ainsi que d’étranges petits êtres dits « esprits de la forêt » (la traduction en français par ‘’sylvains’’ est absurde).

Le jour ce dieu de la Nature — ici toute puissante quoique par elle-même sans idée du Bien pas plus que du Mal, respectueuse seulement de l’équilibre entre toutes choses — prend l’apparence d’un très beau cerf à tête humaine, au regard bienveillant, à la douceur parfaite ; la nuit, celle d’un être pacifique dont la tête, celle même du cerf, passe aussi haut que les nuages.

Une femme énergique et dominatrice, créatrice d’une forge où elle exploite les minerais de fer qui se trouvent sous la forêt, veut à tout prix cette tête afin d’être en mesure d’éliminer ceux que ce dieu cerf protège : parfois il les fait mourir pour qu’ils échappent aux malédictions lancées par des démons. Visions d’ailleurs atroces de ces maléfices. Elle l’obtient de nuit par la ruse et des armes à feu de son invention. Alors, le mal envahit ce dieu ainsi désâmé : de sa forme divine s’écoule, abondante, torrentueuse, une sorte de matière immonde qui efface toute trace de vie là où elle passe ; fleuve dément, aveugle et puissant. Il descend au profond des ravins, remonte les versants abrupts, franchit tous les obstacles et réduit cette nature si singulièrement vivante à n’être plus qu’un désert noir et cendreux.

La forme du dieu décapité cherche désespérément à récupérer cette tête qui est si visiblement son âme qui le fait dieu : il erre partout, fracasse tout ce qu’il trouve, s’étire en tous sens, laissant descendre, prendre en breloques vers le sol des membres fouillant au hasard parmi des décombres qui s’accumulent.

Pendant ce temps les deux héros, dotés de leurs yeux, s’emploient à la rechercher eux aussi : ils finissent par la retirer toujours vivante des mains de ses bourreaux afin de la restituer au dieu éperdu : ils y parviennent et dès lors s’efface la marée noire de la mort. Tous ceux que la femme avaient tirés d’un mauvais destin, puis mis à travailler dans l’entreprise qu’elle avait créée pour eux, la rejoignent et décide de rebâtir leur village détruit. La jeune fille repart vivre avec les loups qui l’avaient adoptée lorsque ses parents l’avaient rejetée, mais avec toujours en son cœur une haine irrépressible, lèpre invisible, de tous les humains. Le Prince qui avait été atteint par la gangrène due au contact de démons se retrouve guéri et part aux côtés de cette foule qui n’aspire qu’au bonheur qu’elle se remet à espérer.

Les images du dieu à la tête volée sont très fortes et nombre d’entre elles font songer à l’œuvre de Berlinde De Bruyckère : la source de son inspiration, me semble-t-il, car ce film d’Hayao Miyazaki date au moins d’une quinzaine d’années1.

Je dois, au vrai sens du mot, ajouter que ces sculptures, au milieu desquelles vont circuler les enfants, évoquent une désespérance absolue ; elles ne sauraient être montrée sans scandale aux enfants ni même aux jeunes adolescents : désespérance qui correspond hélas à ce que pense le gros des intellectuels d’aujourd’hui. Ils ne peuvent penser autrement du fait même qu’ils ont relégué la Parole du Christ dans l’arrière-cour où se déposent les morts sans avenir, eux-mêmes bientôt s’ils ne se reprennent.

Coût de l’opération lancée par la Collection Lambert, de sulfureuse mémoire tant les intentions du collectionneur sont colorées d’antichristianisme primaire : la babiole de 1.150.000 €, une bagatelle offerte pour plus de la moitié par le Ministère de la Culture. En ces temps où l’on songe à pomper 15% des revenus tirés des assurances-vie souscrites le plus souvent par des foyers aux moyens limités, avec rétroactivité anticonstitutionnelle depuis 1997 !… Confiance, confiance nous est-il recommandé. Quelle confiance envers un homme, notre président, qui a osé toucher à la dignité du mariage, lui qui s’en moque éperdument, vivant avec une concubine ou favorite de sultan, dans un palais sensé être la demeure de France et où on l’honore du titre indu de ‘’Première dame’’, alors qu’elle s’y trouve par effraction sans même être séparée de son mari en titre ; lui qui déversé sur 1.500.000 manifestants pacifiques sa morgue et ses polices ; lui qui a montré une déférence et une soumission incroyables en léchant les bottes des « couloiristes » émanant d’associations ultra légères LGBT et réclamant des droits qui ne peuvent exister que dans les neurones d’inconscients ; lui qui ose proclamer qu’il va inverser la courbe du chômage avant la fin de l’année ; lui qui veut enlever une jeune fille mineure à sa famille, certes de Roms tricheurs, qui ne le sont pas plus qu’il ne l’est lui-même ; lui qui voulait lancer la France dans une aventure où elle n’avait rien à gagner mais beaucoup à perdre, sans même se soucier du désastre que cette fin qu’il imaginait glorieuse aurait provoqué du côté des chrétiens de Syrie… Et j’en passe !

Ah ! J’oubliais de dire que le déficit prévu à 600.000 € de cette opération inacceptable sera couvert par la Ville d’Avignon : il y a là-bas un Maire à virer… Pour le moins !

Dominique Daguet

PS. : Je recommande à mon lecteur un excellent article de Claude Valleix, préfet honoraire, paru dans le numéro 4014 de « Valeurs actuelles » : il porte sur « l’esprit de France », soit sur les dispositions qu’il faut avoir lorsque l’on demande d’être admis comme citoyen français ; les exigences qu’il faut satisfaire pour être reconnu digne de cette citoyenneté.

  1. Auteur(s) : Réalisation et scénario : Hayao MIYAZAKI. Début de parution française : 1997 – Le récit épique « Princesse Mononoke » se déroule dans le Japon de l’ère Muromashi (XVe siècle). Le jeune Prince Ashitaka est victime d’une malédiction mortelle, s’exile et entreprend une longue quête dans l’espoir de découvrir la source qui le délivrerait de son mal. Ashitaka est témoin d’une guerre cruelle que se livrent les humains et les dieux de la forêt et s’implique en s’opposant aux responsables de ce mal…