Au nom du fils… - France Catholique
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Menaces sur l'école catholique
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Au nom du fils…

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Alors que je m’adonne avec une sorte de joie paisible à quelque travaux des plus physiques – notamment tronçonner quatre petits arbres morts mais encore résistants et surtout mal placés plus un cinquième plus mal situé encore et surtout plus gros – j’ai voulu me reposer quelques instants en lisant les courriels reçus sur ma messagerie : c’est pour tomber de haut ! Sur l’un de ces messages copie m’a été envoyé du texte paru sur le « blogue » de l’abbé Éric de Beukelae, curé d’une paroisse belge… Son texte commence ainsi : « ‘’Au nom du fils’’ est joué depuis peu dans un cinéma de ma bonne ville de Liège. Pour ceux qui n’ont pas encore entendu parler du film de, il s’agit de l’histoire d’une sage paroissienne, animatrice bénévole de radio catholique. Le jour où son fils adolescent – abusé par un prêtre – se suicide, son monde bascule. La fidèle devient vengeresse : elle abat sans pitié tous les ecclésiastiques abuseurs sur sa route. Sur le modèle de ‘’Pulp fiction’’ de Tarantino, il s’agit donc de ce que le réalisateur appelle un ‘’pamphlet jubilatoire’’, nullement économe en hectolitres d’hémoglobine. » 1

S’il est un domaine où l’expression d’un total écœurement est, non seulement légitime, mais surtout nécessaire, c’est bien celui de ce que l’on nomme absurdement ‘’pédophilie’’ – je ne vois toujours pas où vient se fourrer ici ‘’l’amour’’ : l’article éloquent de ce jeune prêtre sur ce film réalisé en Belgique par un inconnu du nom de Vincent Lannoo au titre racoleur et ambigu, Au nom du fils, m’a fait descendre de mon petit paradis pour ajouter une nouvelle vomissure à toutes celles que le monde présent ne cesse en nous envoyer. Il ne s’agit pas du Fils de Dieu, certes, seulement de ce jeune homme abusé par un prêtre : mais l’intention est équivoque… Scénario commode et simpliste dans la provocation. La mère, justement, est une bénévole catholique qui, apprenant ce qu’a commis ce prêtre indigne, se lève et va tuer systématiquement des prêtres qu’elle croit eux aussi auteurs de telles ignominies.

L’abbé s’arrête d’abord sur le péché du prêtre : il sait et nous savons tous hélas que la pédo-pédérastie, ou pédo-maniaquerie, d’un prêtre soulève une indignation plus violente chez les chrétiens que celle d’un enseignant et peut-être même chez ceux qui ne le sont pas : les premiers parce qu’avec une horreur à chaque nouvelle, ils découvrent trahis l’Église du Christ et le Christ Lui-même. Oui, il faut le dire, cette indignation n’émane que de pauvres pécheurs qui n’éprouvent pas souvent le même type d’indignation envers leurs pauvres actions peccamineuses, certes… car enfin ils attendent du prêtre qu’il soit aussi impeccable que Celui dont il tient la place au milieu de nous… Ils ont en effet besoin de lui et donc besoin également d’avoir en lui une totale confiance, sans penser que le prêtre est un homme lui aussi pécheur.

Ici, la prière pour chacun de nos prêtres s’impose : s’ils étaient tous soutenus par la prière quotidienne de tous leurs paroissiens, peut-être qu’ils se sentiraient portés par un puissant courant d’amour et ainsi plus forts pour résister à ces tentations de la chair dont la conséquence dépasse de très loin tout ce que nous sommes en mesure de concevoir.

L’abbé liégeois note avec justesse la dernière « réflexion » d’un spectateur qui figure sur la vidéo de promotion diffusée par la production : « Je crois que je vais aller buter un Curé »… Sur le site ‘’Facebook’’ de cette entité, on peut lire : « Mention spéciale pour la dernière phrase de la vidéo », ce qui ne peut être interprété que comme un encouragement à passer à l’acte. Sous prétexte de bons sentiments, une incitation au meurtre !

Si j’en crois les statistiques, il y a chez les prêtres en général un pourcentage de pédo-pornographes ou pédo-maniaques inférieur à tout ce qui se rencontre parmi les autres catégories humaines : enseignants, financiers, francs-maçons, économistes, hommes politiques, cinéastes, scénaristes, journalistes, homosexuels et autres divergents, artistes et notamment acteurs, danseurs, comédiens, etc. Pourquoi faut-il toujours que dans les médias ce soit les prêtres2 qui se trouvent être les plus accablés, les plus stipendiés, ‘’discriminés’’ comme on dit aujourd’hui chez les bien-pensants, les plus poursuivis par la haine chez les ‘’cultureux’’ officiels comme chez les politiques issus des rangs notamment grands-orientaux ?

Bien entendu, pour les catholiques, le péché extrême que représente cette perversion ignoble mise en pratique par un prêtre a quelque chose de très éprouvant et d’insupportable : mais que des athées, des indifférents, des gens d’ailleurs manifestent quasi systématiquement cette hostilité, alors que nombre d’entre eux sont allés parfois à en faire l’éloge après 1968, est très surprenant et pour tout dire scandaleux : les intentions, on le devine, dépassent singulièrement la seule dénonciation du fléau en question.

  1. Consulter le Blog de l’abbé Éric de Beukelaer.
  2. Dans les débuts de ce Journal, en 2010 je crois, j’avais écrit une sorte de réquisitoire sur l’émission de Monsieur Fogiel : « Un an après ». C’était pour dénoncer la brutalité avec laquelle un prêtre pédo… etc. qui avait été condamné à seize ans de prison, avait été à nouveau mis en procès devant le peuple de France alors qu’il purgeait déjà sa peine et qu’il n’avait certes pas besoin d’une seconde peine : émission au cours de laquelle le jeune homme, victime de cette agression, le fut à nouveau mais par l’animateur de l’émission, qui l’invita sournoisement à apostasier…