Conséquences électorales de la circulaire Santé - France Catholique
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Pontificat de François - numéro spécial
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Conséquences électorales de la circulaire Santé

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Notre président et les gestionnaires de notre vie collective viennent de provoquer fin janvier un véritable incendie politique. Faisant fi des objections de conscience des dirigeants religieux, ils ont enjoint les écoles, les hôpitaux et les organisations caritatives catholiques de modifier leurs programmes de couverture-santé pour y inclure le contrôle des naissances (y compris les médicaments abortifs et la stérilisation) sous peine de sanctions allant jusqu’à des millions de dollars. Ceci peut conduire à une division nationale et à un désastre politique pour M. Obama dans plusieurs Etats-clé pour les élections.

Des personnalités catholiques de tous les bords politiques en sont stupéfaites. Le président de la Conférence épiscopale américaine, Mgr Timothy Dolan (archevêque de New York et futur cardinal, nommé au consistoire de janvier) a déclaré : « Pratiquement, le président nous donne une année pour trouver le moyen de violer nos propres consciences… Jamais encore l’Etat fédéral n’avait contraint des individus et des organisations à aller sur le marché et à acheter un produit qui viole leurs consciences. Dans un pays où le libre exercice de la religion est le premier des droits constitutionnels, ceci ne doit pas arriver. »

L’éditorialiste E.J. Dionne, catholique baptisé et ardent partisan du président, a accusé le président Obama d’avoir jeté « ses alliés catholiques progressistes sous les roues du bus ». Sean Michael Winter, écrivant dans le « National Catholic Reporter », reproche au président de « déshonorer sa propre vision par cette action honteuse » et promet de ne pas voter pour lui cet automne.

Obama semble avoir pensé que les Catholiques qui ignorent l’enseignement de l’Eglise sur la contraception ne seraient pas choqués – ou que s’il y a offense, celle-ci n’aurait pas de conséquences politiques. Or ce calcul s’avère profondément trompeur. La plupart des catholiques à travers le pays sont scandalisés que l’Etat fédéral ait pu contourner le Premier Amendement et limiter la liberté de conscience.

Je viens d’en être moi-même témoin lors d’un dîner à Manhattan le 2 février. L’ordinaire du diocèse de Brooklyn a reçu une longue ovation des 750 participants pour avoir dénonçé le règlement fédéral.
Cette gaffe politique aura un prix. Le sénateur de Floride, Marco Rubio, qui a déposé une proposition de loi pour renverser cette décision, a estimé qu’elle ferait du tort (à Obama) non seulement parmi l’électorat catholique ou religieux…Car elle est un exemple de duperie. »

A mon avis, cela pourrait même lui coûter l’élection. Les Etats-clé qui détermineront l’élection de 2012 – Pennsylvanie, Ohio, Indiana, Iowa, Michigan, Wisconsin, Floride – possèdent un large contingent de catholiques pratiquants qui ne sont pas satisfaits de cette circulaire d’inspiration idéologique.

Il a manqué au candidat républicain en 2008, le sénateur John McCain, 97 grands électeurs sur les 270 nécessaires à la majorité. Les sept Etats en question – où la proportion de catholiques dépasse 20% – représentent 110 grands électeurs en 2012. Une variation de 5 à 10% du vote catholique en faveur d’un candidat républicain pro-vie dans ces sept Etats ferait perdre Obama.

Déjà lors des élections à mi-parcours, en novembre 2010, une partie des catholiques ayant voté Obama en 2008, ont sanctionné les Démocrates au profit des Républicains qui ont gagné vingt sièges dans ces sept Etats à la Chambre des Représentants, de même qu’aux sénatoriales dans trois Etats et pour l’élection des gouverneurs (cinq Etats sur sept).

Les élections de 2010 ont montré que le vote catholique est déterminant. Les Catholiques peuvent en 2012 envoyer le message qu’Obama ne joue aucun rôle providentiel, ne représente pas les aspirations des croyants et ne saurait ébranler les fondations de notre démocratie.

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Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2012/electoral-consequences-of-the-hhs-mandate.html

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