Mike Long, un noble combat - France Catholique
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Pontificat de François - numéro spécial
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Mike Long, un noble combat

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Photo : Mike Long, un catholique proche des gens. Le New York Times a récemment déclaré que les élites de l’État de New York sont furibardes à cause de l’unique, invincible, incontournable obstacle à la légalisation des mariages gays, le président du Parti conservateur Michael R. Long. Long, qui dirige depuis 1988 ce parti fondé voici quarante huit ans, a clairement fait entendre aux législateurs d’Albany (NDT: capitale de l’État de New York) que pour avoir le soutien du Parti conservateur il ne fallait pas toucher au mariage traditionnel: «si vous dites ne pas être favorable au mariage tradidionnel, vous n’aurez pas notre soutien. C’est clair.» Mike Long — catholique romain, chevalier de l’Ordre de Saint Grégoire le Grand, ancien « Marine », chef d’entreprise et père de neuf enfants — est un de ces « Conservateurs de base », qui pensent qu’appartenir à leur quartier est autant un état d’esprit qu’une résidence. La description du gardien de quartier par G.K. Chesterton dans The Man Who Was Thursday (L’homme-jeudi) s’applique parfaitement à Long: «…plein d’un courage surnaturel venu de nulle part… il ne se prenait pas pour un représentant d’une classe sociale… Mais il se considérait comme l’ambassadeur de tous ces braves gens rencontrés dans la rue.» Long était un ambassadeur pour les habitants de son quartier. Il a présidé l’Association des chefs d’entreprise de Cypress Hills, a dirigé la Société du Saint Nom du Saint-Sacrement, a été vice-président de son conseil paroissial, secrétaire général de l’Association civique de Cypress Hills-Woodhaven, chef Scout, ancien combattant actif, membre d’un conseil de parents d’élèves, et président du Comité de restauration du respect dû à la police. C’est sans doute conforme à l’esprit de Vatican II qui parlait de donner le pouvoir aux laïcs et de les encourager à appliquer les règles du catholicisme à la vie quotidienne. Mais la révélation politique dans la vie de Long survint lors d’un meeting animé par Barry Goldwater (NDT: personnalité du Parti Républicain, 1909-1998) à Madison Square Garden en 1964. L’enthousiasme était contagieux, et aussitôt Long décida d’entrer dans une vie politique active. Il commença par s’inscrire au Parti républicain et au club local du Parti. Mais il constata vite que les politiciens locaux préféraient se réunir pour une partie de cartes plutôt que militer pour la candidature de Barry Goldwater ou pour l’avenir du Parti. Écœuré, il décida de se retourner vers le jeune Parti Conservateur. Devenu président du Club conservateur de Cypress Hills, puis président de la section de Brooklyn, Long a participé activement à la campagne de William F. Buckley Jr. en 1965 pour la mairie de New York et a joué un rôle significatif en 1970 pour l’élection au Sénat à Washington du conservateur James Buckley, farouche partisan pro-vie et membre catholique du Congrès. L’activisme de Long débordait du simple civisme — il pouvait parfois agir comme un militant de base. Un exemple: en 1977 il eut un premier heurt avec Mario Cuomo — un catholique qui a longtemps semé le trouble à propos du rôle des catholiques en politique, particulièrement sur la question de l’avortement — lors d’une réunion électorale au lycée de Fort Hamilton à Brooklyn. Le candidat Cuomo se vantait de représenter le seul parti de New York qui eût un projet. Mike Long l’interpella, lui rappelant que le Parti conservateur avait, lui aussi, un projet. Cuomo lui rétorquant que cétait faux, Long le traita de menteur. La suite : une bagarre de collégiens dans la cour de récréation. Long se souvient: « nous défiant du regard, nous commençâmes à nous bousculer. Il m’a poussé à la porte, je l’ai entraîné dehors. Les policiers ne me connaissaient pas, mais connaissaient sûrement le candidat à la mairie. Ils nous ont séparés, et j’ai été soumis à une fouille tandis que Cuomo partait en voiture.» Long et les fidèles de son parti ont mené nombre de batailles dans les conflits culturels de New York. Dès ses débuts en 1969 le projet du Parti a vigoureusement et constamment défendu la protection pro-vie pour l’enfant à naître, les vieillards et les infirmes. Début 1998 Mike Long assistait à Albany à une réunion pro-vie organisée par la Conférence catholique de l’État de New York. Plusieurs intervenants mettaient en doute l’utilité de poursuivre le combat contre la légalisation de l’avortement tardif (NDT: certains états des États-Unis autorisent l’avortement « partial birth » consistant à tuer l’enfant viable et à déclencher son expulsion). Pour certains, il valait mieux abandonner car il manquerait au moins soixante-dix voix. Pour d’autres, la poursuite du combat risquerait d’incommoder le président Silver qui pourrait se venger en coupant les subventions aux hôpitaux catholiques. Furieux, Long a nettement déclaré que la Conférence catholique et tous les autres pouvaient bien faire leur choix, mais que le Parti conservateur poursuivrait la lutte — seul si besoin — en vue d’un rejet du projet. Finalement, Long a été entendu, et le grand élan pro-vie a continué, bien qu’aboutissant à l’échec. Cette année, Long a téléphoné aux sénateurs républicains pour leur rappeler que légaliser le mariage gay saperait une institution « élément fondamental de notre société ». Il les avertit que s’ils avaient conscience du poids du Parti conservateur en leur faveur ils devraient réfléchir deux fois avant de soutenir un tel projet. N’ayant que deux sièges de majorité au sénat de l’État de New York le Parti républicain sait fort bien qu’il courra un risque lors des élections de 2012, perdant le soutien du Parti conservateur par un vote en faveur du mariage gay. Long n’acceptera aucun compromis sur deux sujets : avortement tardif et mariage gay. «Je ne veux pas jouer les empêcheurs de danser en rond, mais il y a des principes incontournables. Si on ne s’y accroche pas, à quoi bon faire de la politique?» Amen Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2011/mike-long-fighting-the-good-fight.html