Environnement : LE TEMPS DES ECOLO-MEDIATIQUES - France Catholique
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Pontificat de François - numéro spécial
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Environnement : LE TEMPS DES ECOLO-MEDIATIQUES

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« Océans », le dernier film de Jacques Perrin, vient de sortir sur les écrans et est déjà promis à un véritable succès. Même s’il se rattache plus à la filiation des cinéastes animaliers, comme en son temps Frédéric Rossif, qu’à celle des cinéastes écologistes, le producteur, qui avait déjà donné il y a quelques années « Le peuple migrateur », profite manifestement de l’engouement du public en faveur de la nature pour tirer partie d’une œuvre dont les prouesses techniques comme les qualités artistiques sont incontestables.

Mais d’autres ont compris que le cinéma pouvait aussi servir la cause militante de l’écologie politique. Le retentissement du film de l’ancien candidat aux élections présidentielles américaines Al Gore « Une vérité qui dérange » a suscité des émules en France, comme en témoignent « Le syndrome de Titanic » de Nicolas Hulot et surtout le film « Home » de Yann Arthus-Bertrand, sorti simultanément au cinéma et à la télévision à la veille des élections européennes de 2009, et dont on dit qu’il pourrait expliquer, du moins en partie, le succès remporté à ces élections par la liste Europe Ecologie. Dans leur combat pour l’environnement, les écologistes ont déjà gagné la bataille de l’image, car c’est bien davantage en effet dans les salles obscures ou devant leur petit écran que nos contemporains, majoritairement urbains et finalement bien peu familiers des choses de la nature, se forgent leur conscience écologique.

A dire vrai, les réalisateurs précités ne sont pas des précurseurs car d’autres avant eux, bien avant la vague écologiste, avaient bâti leur réputation sur des productions ou reportages cinématographiques en lien avec la nature : on songe à Paul-Emile Victor, l’infatigable explorateur des Pôles, Haroun Tazieff, le célèbre vulcanologue, Alain Bombard et ses expériences de survie au milieu de l’océan et bien sûr l’incontournable Commandant Jacques-Yves Cousteau et ses multiples plongées sous-marines à partir de La Calypso. Sans être encore des écologistes déclarés, deux d’entre eux, Haroun Tazieff et Alain Bombard, furent néanmoins des politiques engagés en acceptant d’être ministres sous François Mitterrand. Et la liste n’est pas close de ces hommes et de ces femmes qui, confrontés par leur métier ou leur passion, aux éléments naturels, mettent leur renommée au service de la protection de l’environnement. Même si leur engagement n’est pas, ou pas encore à proprement parler, politique, même s’il ne se traduit pas toujours par des réalisations audio-visuelles, il est pourtant déjà largement médiatique. Sans être exhaustif, d’autres noms venant s’ajouter à ceux déjà mentionnés précédemment peuvent être cités.

Les Pôles menacés par la fonte des glaces ont trouvé leur avocat avec le Docteur Jean-Louis Etienne tandis que le Grand Nord est le terrain d’exploration privilégié de Nicolas Vannier qui, lui aussi, passé derrière la caméra, a sorti récemment le film « Loups ». La mer semble cependant être celle qui suscite le plus de vocations. Nombreux sont les navigateurs et navigatrices qui s’enflamment pour sa défense : Raphaël Dinelli et sa fondation « Océan Vital », Catherine Chabaud, qui fut marraine du Grenelle de la mer, Patrice Franceschi, capitaine de La Boudeuse, qui a reçu des mains de Jean-Louis Borloo, ministre de l’écologie et du développement durable, une lettre de mission avant son périple autour du monde, Maud Fontenoy, créatrice d’une fondation portant son nom ou bien encore Isabelle Autissier qui vient d’être élue présidente du WWF-France.

De son côté le chanteur Antoine, quand il ne fait pas de publicité pour les lunettes, défend aussi les océans sur son site Internet « Touche pas à la mer ». Le règne animal n’est pas non plus oublié avec Allain Bougrain-Dubourg, ancien collaborateur de Brigitte Bardot dans son combat pour la protection des bébés phoques, ancien animateur de l’émission « Animalia » et aujourd’hui président de la LPO (Ligue de protection des oiseaux). Si écologique devrait surtout rimer avec scientifique, on voit qu’il est volontiers en harmonie avec politique et plus encore avec médiatique. Pourvu qu’il soit sans dissonance avec éthique et surtout, humainement parlant, avec bénéfique.

Fabrice de CHANCEUIL