Bandes dessinées pour l’aventure - France Catholique
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Pontificat de François - numéro spécial
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Bandes dessinées pour l’aventure

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Quoi de mieux qu’une bande dessinée au scénario bien ficelé et au dessin net — sans forcément appartenir à la ligne claire d’inspiration hergéenne — pour retenir l’attention du lecteur ! Racontant de véritables aventures, les albums qui suivent constituent autant d’invitations à retenir.

La collaboration de Sylvain Cordurié et de ivorad Radivdjevi offre, avec Rien qu’un souffle (Le Lombard), le premier tome d’une nouvelle série, One, où l’on découvre des États-Unis bien inquiétants. Éric Stalner, lui, remonte aux années soixante, à l’époque du président Kennedy et de Lee Harvey Oswald, pour dérouler La liste 66 jusqu’à Oklahoma Texas (Dargaud). Beaucoup plus contemporaines, mais toujours avec l’ombre des services secrets, Iouri Jigonov transforme — ou fait croire qu’il transforme — Alpha en un Fucking patriot (Le Lombard) de la pire espèce. Ce n’est apparemment pas le cas pour Larry B. Max, cet agent de l’IR$ auquel, pour traquer le grand banditisme financier international, Desberg et Vrancken font suivre Le chemin de Gloria (Le Lombard). Le fin limier du recouvrement des impôts connaît en outre une sorte de vie parallèle avec la série IR$ All Watcher dont le premier tome, dû à Desberg et Queireix, l’emmène en Italie aux côtés d’Antonia (Le Lombard).
À cheval sur les États-Unis et la France, Paris – New York New York – Paris (Casterman) fournit à Raphaël Drommelschlager l’occasion d’un bon récit policier et d’une réflexion sur le mal. Ensuite, des affaires bien françaises — qui n’empêchent pas des ramifications internationales, puisqu’il s’agit encore de finance — que Dantès, scénarisé par Pierre Boisserie et Philippe Guillaume et dessiné par Erik Juszezak, démêle avec soin tout en incarnant Le visage de la vengeance (Dargaud).

Trois albums, maintenant, qui se jouent quelque peu du temps. Dans le long cycle inspiré de La compagnie des glaces de Georges-Jean Arnaud, Jotim emmène, au Ve millénaire, les survivants sur une Terre de Feu, terre de sang (Dargaud). Venu du futur, Nolan Ska révèle, grâce à la collaboration de Meyer, Gazzotti et Vehlmann, ce que sont en réalité Des lendemains sans nuage (Le Lombard). Sous des dehors plus légers, Bruno Le Floc’h dirige son héros vers Saint-Germain, puis rouler vers l’ouest ! (Dargaud) et lui fait découvrir que le quotidien peut aussi être l’aventure. Il en est d’ailleurs de même avec un récit plongeant quarante-cinq ans en arrière, L’été 63 (Vents d’Ouest), où Bourgne et Voro mêlent habilement l’Auvergne et le Viêt-nam.

Enfin, comment ne pas noter que la littérature la plus classique fournit d’agréables adaptations à la bande dessinée ? On a ainsi, chez Delcourt, la première partie de deux œuvres maîtresses : sur le mode ironique, Le Père Goriot d’Honoré de Balzac, une belle réussite de Thierry Lamy et Philippe Thirault, et, sur un ton plus contrasté, Les Hauts de Hurlevent d’Emily Brontë, heureuse collaboration de Yann et Édith.