Tierno Monenembo,
Prix Renaudot,
Éd. Le Seuil, 262 pages, 19 .
Tierno Monénembo nous brosse un portrait attachant d’Aimé Victor Olivier, illustre inconnu qui part dans les années 188O au cœur de l’Afrique noire. Dès sa tendre enfance dans un milieu lyonnais où la colonisation est le sujet à la mode, cet homme veut non seulement devenir explorateur mais souverain du Fouta-Djalon. Avec plein d’ambitions il s’embarque et s’il reçoit des Portugais, grâce à son courage, le titre de vicomte de Sonderval, seuls les honneurs rendus par les Peuls lui importent. Homme de parole, qui n’a peur de rien, plein de ténacité et de ruse, il s’enfonce dans le labyrinthe de l’Afrique qu’il aime éperdument. Il n’en oublie pas pour autant le but de son voyage : apporter les bienfaits de la Civilisation et plus précisément une voie de chemin de fer qui traverserait le Fouta-Djalon tout en l’enrichissant. Mais, par ses multiples initiatives et conquêtes personnelles, toujours au péril de sa vie, cet homme dérange le ministère des Affaires étrangères de France autant que les Anglais qui briguent cette terre. Les Noirs vont finir par se méfier de lui, il devient Nègre pour les Français, Blanc pour les Noirs, meurt dans l’anonymat total mais reste pour nous un vaillant et sympathique pionnier de l’Afrique.
Brigitte Clavel