3025-Mathias et Madison - Life Parade - France Catholique
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3025-Mathias et Madison – Life Parade

L’enfance sera le thème de la “Life Parade” à Paris ce 20 mai, une initiative qui intervient dans un contexte dramatique. La cause de l’enfance nécessite une prise de conscience.
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Mathias et Madison, 4 et 5 ans. Deux prénoms réunis par l’infortune devant une France horrifiée. Enlevés le même samedi, l’un dans le hameau de Moulins-Engilbert dans la Nièvre, l’autre dans le village provençal d’Eyguière, ils ont été retrouvés morts. Inutile de s’étaler ici sur les conjectures qui entourent deux meurtres atroces, dont l’un a été précédé d’un viol.
Comment ne pas éprouver pour ces familles la compassion qui étreint l’âme devant le massacre des innocents ? La souffrance des enfants est insupportable, plus encore s’ils sont victimes d’exploitation et de maltraitance de la part des adultes. Et que dire quand ces derniers agissent en prédateurs jusqu’à détruire leurs fragiles vies ?

Nous assistons donc, hébétés, aux cris de souffrance, voire de vengeance, de parents écrasés de chagrin. Nous voudrions aussitôt fermer les yeux pour respecter l’intimité de leur deuil comme l’a réclamé avec dignité, le jour des obsèques de la fillette, le maire d’Eyguière. Nous songeons alors, effarés, à ce dont nous sommes capables. Car de tels faits divers nous renvoient à nous-mêmes. Quelle est donc cette bête féroce, tapie si près du cœur de l’homme, prête à bondir, exploitant ses faiblesses, parfois issues d’une histoire chaotique ? C’est l’humanité tout entière qui se sent salie. Et chacun mesure sa part d’impuissance face au malheur innocent.

Sans prétendre tout expliquer, nous ne pouvons cependant pas occulter certaines tartufferies de la société. Certes la cause de l’enfance a progressé. Nous avons pris conscience que l’enfant est une personne à part entière, qu’il doit être protégé, même contre les abus de ses parents. On a admis la gravité des agressions sexuelles dont il peut être victime. Mais nous ne sommes pas allés jusqu’au bout de la logique. On n’ose pas dire (sauf dans les prétoires, mais trop tard) que la déstructuration familiale prive trop d’enfants de repères essentiels. L’érotisation de l’univers médiatique n’arrange rien. Non seulement, elle alimente les pulsions des agresseurs potentiels, mais encore elle s’impose aux enfants à l’âge de l’innocence. On a découvert que des images pornographiques peuvent avoir sur eux un impact analogue à celui d’un abus sexuel. Or L’Express (13/ 04/2006) révèle que trois garçons sur quatre de moins de 10 ans ont déjà visionné du porno ! Une publicité télévisée montre le début d’une scène X visionnée par un jeune garçon sur un écran de téléphone. Le blocage de la braguette du monsieur impose, au moment crucial, l’arrêt de la scène. Et le père de l’enfant de se moquer de sa frustration ! La société SFR prétend promouvoir ainsi son système de contrôle parental des films accessibles sur les portables. Mais le magazine Stratégie dénonce l’hypocrisie d’une campagne vantant « implicitement » la pornographie. (voir www.famillesmedias.org).

Dans notre monde d’adultes, un enfant ne fait pas le poids. Pourtant, chacun sait quels repères l’ont structuré dans l’enfance, et ceux qui lui manquent : ruptures d’amour, agressions ou trahisons. L’enfant victime se croit coupable et parfois condamné à répéter ce qu’il a subi. C’est la cause de nombreux drames.

Aidons les enfants à surmonter les blessures que nous n’avons pas réussi à leur éviter. Mais quand cesserons-nous de leur infliger un environnement dicté par nos désirs, plutôt que par leurs besoins ?

L’enfance sera donc le thème de la Life Parade, une initiative de jeunes qui veulent en rassembler d’autres. Démarche qui se veut festive et positive, mais pas sans lendemain. C’est pourquoi un village d’associations, à l’issue de la parade de rue, accueillera les participants afin de les encourager à passer des idées aux actes.

Tugdual DERVILLE