3125-Timor oriental - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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3125-Timor oriental

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A l’extrême Est de l’archipel indonésien, le Timor-Oriental, colonie portugaise jusqu’en 1975, a retrouvé son indépendance en 1999, après une occupation indonésienne de près de 25 ans. Malgré le massacre de plus de 200 000 Timorais, soit le quart de la population du territoire, aucune condamnation n’a encore été prononcée par les tribunaux de Djakarta.

Ce pays d’un million d’habitants reste marqué par de violentes rivalités inter-ethniques (dix-neuf langues y sont parlées dont le tetum – langue la plus répandue – et le portugais – langue officielle) et idéolo­giques : la lutte pour l’indépendance a aussi été imprégnée du marxisme tiers-mondiste des années 60/70…

Isolé, sans soutien financier ou politique extérieur, le gouvernement n’a pas réussi à sortir le pays de la misère : la moitié de la population est analphabète et n’a pas accès à l’eau potable.

Il y a deux ans, on a de nouveau frôlé la guerre civile. Des affrontements entre factions dans l’armée ont révélé toute la fragilité de la jeune nation timoraise. Les désordres les plus graves ont eu lieu en plein centre de la capitale, alors que la population s’enfuyait ou se barricadait chez elle. De nombreuses victimes
ont été à déplorer. Le gouvernement a fait appel à l’armée australienne pour rétablir le calme. En juillet 2006, un nouveau premier ministre, José Ramos-Horta, prix Nobel de la paix en 1996, a été nommé par le Président Gusmao. Il a promis plus de fonds pour le développement économique et social de l’île et a salué le rôle de l’Église catholique dans la résolution de la crise.
En effet, l’Église locale a cherché à faire de son mieux pour apaiser les tensions. Elle a rencontré les différentes parties en conflit pour explorer les voies du dialogue et de la réconciliation. Elle a agi surtout auprès des 150 000 réfugiés, en mettant écoles, églises, couvents à leur disposition.

Avec le Soudan et la Chine, le Timor-Oriental est le pays du monde où les conversions au christianisme ont été les plus nombreuses au cours des trente dernières années. Au début des années 70, moins de 15 % des habitants étaient chrétiens et avaient renoncé aux religions animistes traditionnelles. Aujourd’hui, plus de 90 % des Timorais sont catholiques.

Ce ralliement massif au catholicisme résulte de la place unique qu’a trouvée l’Église au cœur de la société timoraise. Elle a su lutter contre les abus de l’occupation indonésienne et défendre, sur la scène internationale, les droits du peuple timorais à l’autodétermination.

Cette résistance n’a pas été sans dou­leur. Ainsi, Mgr Belo – alors arche­vêque de Dili – a échappé providentiellement à quatre tentatives d’attentats, mais de nombreux prêtres, missionnaires et religieuses ont été tués.

Aujourd’hui, l’Église au Timor est un facteur de stabilité et de développement apprécié par tous. Elle doit cependant se dégager encore d’une implication trop politique. Mgr Da Nascimento, évêque de Baucau, en est lui-même conscient, qui déclare : « Après avoir incarné la résistance du peuple timorais, notre Église doit maintenant revenir à sa mission religieuse… » Car, sans la grâce de l’Évangile qui pénètre les cœurs en profondeur et transforme les mentalités et les comportements, il n’y aura jamais de réconciliation ni de paix.

De nombreux jeunes se retrouvent dans ses paroles et s’apprêtent à se mettre au service de tous, par le don de leur vie à Dieu. 47 séminaristes sont en formation au grand-séminaire St Pierre-St Paul de Fatu-Meta. Les instituts religieux accueillent également de nombreuses vocations.