3016-Du rififi chez les gays - France Catholique
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3016-Du rififi chez les gays

"Escroquerie", "vol", "trahison" : le torchon brûle entre les responsables de la société Rainbow Attitude et ses créanciers, à en juger l’émoi qui agite la "communauté homosexuelle".
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Organisatrice à Paris d’un salon gay, Rainbow Attitude avait défrayé la chronique en octobre 2005 par sa campagne d’affichage provocatrice (FC n°2995). Un « cambriolage » aurait ensuite privé la société d’une partie de sa recette… comme déjà en 2004 après la deuxième édition du salon ! Mais cette fois, on parle, sur le site internet du magazine Têtu, d’un siège social « entièrement vidé durant la nuit » et d’une bonne partie de ses dirigeants évaporés dans la nature.

« Quinze entreprises ou travailleurs indépendants n’ont jamais été rémunérés pour leurs services », précise ce site, “auxquels il faut ajouter le bailleur du siège social, l’imprimeur, les compagnies de téléphone et d’électricité ». Le mensuel gay a fait son enquête : des camions de transport de fonds n’avaient-ils pas apporté aux banques la recette quotidienne du salon ? Certains flairent la « grosse arnaque ».

Nul ne dit si la RATP a été payée pour la campagne d’affichage qu’elle avait pourtant tenté de refuser, avec l’appui du Bureau de Vérification de la Publicité (BVP). En dernier ressort, les injonctions de Louis Schweitzer, président de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité des droits, l’avaient fait céder. Déléguée générale de Rainbow Attitude, Régine Corti revendiquait alors le caractère « pédagogique » de sa campagne qui imposait aux usagers du métro parisien des photographies de deux femmes ou de deux hommes s’embrassant lascivement sur la bouche. Une option offensive qui avait de quoi séduire le lobby homosexuel. Le président du BVP la dénonce encore comme un « militantisme ouvertement déclaré ». Dans un article d’analyse publié sur son site après la polémique, Jean-Pierre Teyssier constate que « de nombreuses personnes et associations familiales se sont déclarées choquées et ont envoyé des plaintes à la RATP, à l’afficheur, Métrobus, ainsi qu’au BVP qui pourtant, se doutant des réactions du public, avaient tous trois déconseillé cet affichage ». Après avoir mesuré l’hostilité des Français à ces visuels grâce au sondage de Familles-Médias (FC n°2996), il poursuit : « le taux de dégradation des affiches s’est révélé exceptionnel : déchirés, tagués ou maculés, 100% des visuels ont dû être remplacés au bout de trois jours ! » Un arrachage analysé alors avec lucidité par le magazine gay Illico : « Comme si on avait voulu effacer ces images dont la censure légale n’a pas réussi à venir à bout ».

Fort des réactions du public, le président du BVP appelle à une « réflexion » sur la « conciliation » entre « l’évolution de la société » et le « respect du public » dans le domaine publicitaire.

On sait désormais que la polémique n’a pas suffi au salon gay pour trouver ses visiteurs. L’exhibitionnisme de sa campagne aurait-il été jusqu’à rebuter certains ? Des voix homosexuelles se sont plutôt élevées contre son côté commercial, parlant de Rainbow Attitude plutôt comme d’une « foire aux cochons » que comme d’une « fête de famille ». Mais c’est justement sur son versant économique que le salon s’est effondré. Dès sa clôture, plusieurs observateurs évoquaient une baisse de fréquentation, voire « un bide ».

Comme pour la chaîne de télévision Pink-TV, qui a dû revoir ses objectifs de rentabilité à la baisse, la dictature du « gay friendly » ne peut masquer la réalité économique. Le deuxième événement homosexuel de l’hexagone, après la Gay pride, ne devrait donc pas revenir en 2006. Douloureux retour de bâton pour ceux qui avaient fondé sur lui le rêve de donner une forte visibilité à « l’économie gay ». Et Illico de se rendre à l’évidence : « Rainbow Attitude n’aurait-il pas surestimé les retombées du ‘gay business’ ? »

Sortant de son mutisme, Régine Corti vient finalement d’avouer à la rédaction de Têtu avoir déposé le bilan de sa société, faute de repreneur. Du côté des ultras des Panthères roses, qui dénoncent la dérive mercantile du mouvement gay, on n’a pas attendu le fiasco commercial du salon pour dénoncer son « imposture attitude ». Les comptes n’ont pas fini d’être réglés.

Tugdual DERVILLE