01 - § 01 - L’Esprit Saint chez les avocats - France Catholique

01 – § 01 – L’Esprit Saint chez les avocats

Des Menhir à Internet - Chapitre 1

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Mon ami, Jean-Michel Paulus, et moi nous étions de jeunes avocats à la Cour de Paris. Le 11 novembre 1973, nous avons reçu ensemble l’effusion de l’Esprit au cours d’un week-end de l’Emmanuel à Montmartre. Les effets s’en sont fait sentir immédiatement, non seulement dans les groupes de prière que nous fréquentions, l’Assomption et Saint-Sulpice, mais aussi au Palais de Justice. Nous vivions dans une joie permanente. Les confrères qui nous connaissaient nous demandaient ce qui nous était arrivé. Je me souviens d’un jour où, traversant le boulevard du Palais pour passer au Tribunal de Commerce, je croisai Jean-Michel qui me dit : « Je viens du couloir des Délibérés et j’ai commencé à parler avec un tel. Mais je me presse parce que j’ai une affaire maintenant à la cour d’appel. Puisque tu vas aux Délibérés, si tu vois un tel, continue de l’évangéliser ! » Une autre fois, j’étais à un tribunal d’instance, où nous étions assez nombreux, en train de lire un petit livre de prière pour laïcs, avec les psaumes, quand une jeune femme avocat m’a dit : « Qu’est-ce que tu lis là ? » J’ai essayé de dissimuler le livre, mais elle l’a attrapé et commençait à en regarder quelques pages quand on a appelé son affaire. Elle s’est levée pour parler au juge et, pour mieux tenir son dossier de plaidoirie, machinalement, elle a posé le livre de psaumes sur le bureau même du juge où je suis allé discrètement le récupérer pendant qu’elle plaidait.

Nous avons décidé un beau jour de commencer un groupe de prière d’avocats dans mon petit appartement, dans l’île Saint-Louis. C’était assez sympathique, on passait à peu près un quart d’heure à faire la louange et la prière et une heure à boire du Beaujolais et à manger du saucisson. C’est peut-être là que nous avons décidé Marie-Nicole Boiteau, jeune avocat connue, à demander l’effusion de l’Esprit à son tour.

Nous avons eu alors l’idée de réunir ce groupe de prière dans le Palais de Justice lui-même, et la Sainte-Chapelle, érigée par saint Louis en plein milieu du Palais, nous a paru être l’endroit approprié. Malheureusement, l’affaire se révélait plus ardue que nous ne pensions, car la Sainte-Chapelle est un monument que l’Etat s’est approprié. Affecté au tourisme il ne s’ouvre qu’exceptionnellement à la prière. Découvrant l’immensité des démarches qu’il nous faudrait entreprendre, nous avons jugé que provisoirement, ce serait aussi bien d’aller à Notre-Dame de Paris. Nous avions rencontré un prêtre qui avait accepté de nous y accueillir. Nous faisions donc notre groupe de prière dans la cathédrale de Paris, dans une des chapelles du déambulatoire. Les choses marchaient très bien, et le prêtre y participait de temps en temps. Un certain nombre de touristes se joignaient à nous. Nos premiers rapports avec l’Esprit Saint nous donnaient beaucoup d’audace, et le prêtre prit peur de nos exhortations directes et commentaires d’Evangile vigoureux Cela pouvait donner aux touristes de Notre-Dame une figure par trop vivante de la religion catholique. Peut-être y eut-il aussi derrière les coulisses des remarques inquiètes de chanoines. Toujours est-il qu’un beau jour on nous a affecté d’autorité un réduit dans la cave, à côté de la chaufferie. De ce jour, le groupe de prière du Palais-Notre-Dame perdit beaucoup de son attraction ; nous y mîmes fin.

C’est peut-être à la suite de cette déconvenue que j’ai été invité au printemps 1974 par une dominicaine, soeur Marie-Thierry, au groupe de prière du foyer dominicain pour étudiantes rue de Condé. De là, la soeur en question, Bernadette Jomard et Martine Burig m’ont emmené à la Boutique verte.