la Cinq contre le Linceul - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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la Cinq contre le Linceul

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Les « experts » de la Cinq ont réussi au-delà du concevable à ruiner la réputation de leur « chaîne » en commettant un nouvel attentat contre le Linceul de Turin : l’intérêt de ce dernier est qu’il a été d’un ridicule réjouissant. Cela n’ira pas très loin car en France ce genre de choses ne tue plus personne, encore moins les dirigeants de ces gros média qui se sentent assez forts pour mentir impunément à ceux qui les font vivre « grassement » … En France on punit l’abus de confiance — et cette émission que j’ai vu le lundi 2 juillet après-midi en était un ! — mais pas les abus de puissance…

Les intervenants m’ont semblé sortir d’un débat d’avant la dernière Guerre mondiale : tout à fait ignorants des travaux du XXe siècle comme de ceux du XXIe… peu soucieux apparemment de se tenir informés de l’évolution des connaissances sindonologiques : alors que nécessairement, avant de parler ou de faire parler du Linceul, il conviendrait de « soupeser » l’ensemble du dossier, ne serait-ce que pour faire un tri sérieux entre les « experts », reconnus ou autoproclamés… Sur ce point, j’insiste sur la nécessité, avant de commencer à en dire quoi que ce soit, de prendre connaissance de la multitude des connaissances accumulées par un très grand nombre de scientifiques, authentiquement diplômés dans leurs disciplines, authentiquement auteurs de travaux validés et qui représentent tout de même aujourd’hui plus de 70 disciplines aussi remarquables que, par exemple, la médecine, la chirurgie, l’hématologie, la chimie, la science des cristaux, la physique, notamment nucléaire, l’optique, l’histoire, la biologie, la botanique, les techniques de tissage à travers l’histoire, la photographie, la numismatique, la peinture etc. : je reconnais, pour m’y être frotté, que l’effort à consentir ne peut être que considérable, pour tout dire impressionnant, si l’on veut tenter, non pas de maîtriser un tel ensemble en toute son ampleur, mais seulement d’apprécier le sérieux et la fécondité des travaux effectués ; de vérifier qu’ils ont pour la plupart été contrôlés, publiés, passés au banc de la critique avant de se permettre de porter un jugement objectif… C’est là que le bât blesse : l’objectivité a été quasi absente de ce « débat ». Des farfelus sont venus chacun exposer son idée fixe : le carboniste tétanisé sur ses positions de 1988 alors que même le Directeur du labo d’Oxford ayant participé à l’analyse a fait une déclaration d’une probable erreur d’interprétation… Mais d’autres spécialistes ont relevé suffisamment d’indices probants (et pensables) pour que désormais on puisse dire sans provoquer de séisme que ce type d’analyse ne peut pas valablement dater de ces tissus « qui ont beaucoup vécu ». J’admire que l’on puisse penser que le Linceul n‘en ferait pas partie…

Le zététicien de service, M. Broc de Nice – nous avons hélas échappé à Paul-Éric Blanrue, qui, dans son sac d’ouvrages présente tant de contre-vérités qu’il devrait avoir sa page dans le Livre des Records – a fait devant l’ensemble des téléspectateurs la démonstration de trop. L’image obtenue en barbouillant à la hâte une étoffe ne doit présenter qu’une ou deux correspondances avec celle du Linceul alors qu’il en faudrait une douzaine au moins pour que son essai puisse être validé ! J’ai vu ce bonhomme tellement imbu de sa propre personne que son mépris du travail des savants sindonologues se lisait sur sa figure alors que le résultat de sa « démonstration » fut à la fois navrant, fort éloigné de l’original et… ridicule au point qu’il nous faut avoir pitié de lui !

Que dire de ceux qui, dans cette émission comme en bien d’autres occasions, se sont crus autorisés à ridiculiser les recherches scientifique sans avancer contre elles la moindre preuve recevable, la moindre critique susceptible à tout le moins de créer un doute… L’analyse par le C14 se justifiait : pouvait-on savoir à l’avance qu’elle ne convenait pas à ce type de documents ?… Non, mais on pouvait être stupéfait du résultat obtenu étant donné ce que l‘on savait avant 1988 et, dès lors, se mettre au travail pour découvrir ce qui se cachait derrière elle. Que mon lecteur aille s’informer en lisant par exemple mon chapitre de 35 pages sur le carbone 14 1. La passion certes faisait courir le risque de s’en prendre aux carbonistes : cette tentation ne fut, par bonheur, que momentanée. (Ce que l’on peut reprocher à tel ou tel c’est de se bloquer sur l’instant sans chercher au-delà dans la mesure où la datation créait une sorte d’impossibilité d’ajuster les connaissances acquises et indubitables au nouveau résultat…)

J’ai entendu le sieur Flamme, conseiller d’entreprise je crois mais en aucun cas historien reconnu internationalement comme spécialiste des tissus, faire allusion à « des » experts allemands se référant à « des » Chinois pour déclarer que ce tissu de Turin est médiéval alors qu’il ne peut être ni du XIIIe ni du XIVe siècle… malgré son affirmation, donnée sans preuves, que le métier nécessaire n’existait pas au temps de Jésus : qu’il me permette de lui conseiller d’aller interroger Mme Fleury-Lambert au Musée des Tissus de Lausanne, qui a découvert à force d’études que l’on disposait alors de métiers capables de tisser de grandes étoffes de deux à trois mètres de large ; de plus son tissage est très proche d’autres tissus du premier siècle : le rouissage (ou blanchiment) des fils de lin se faisait alors par écheveau mais au Moyen Âge par drap entier ; de plus la couture qui lie ensemble les deux pièces qui forment le tout est de l’an 74 ou d’avant ; de plus sont présents dans sa trame des pollens d’une plante de la Mer Morte disparue au huitième siècle ; de plus un lepton de Ponce Pilate de l’an 29 et un autre de l’an 30 ont laissé leurs empreintes le premier sur l’œil droit et le second au bout de l’arcade sourcilière de l’œil gauche ! « Détails », entre autres, dont on s’est bien gardé de les évoquer au cours de l’émission « abusive »… Il est vrai que toutes les connaissances sérieusement acquises ont été comme (involontairement ?) oubliées : sans doute pour ne pas surcharger de travail les neurones des télévores.

Un autre des invités a conclu que puisque ce que montre le linceul est impossible à obtenir naturellement c’est donc qu’il a été fabriqué de main d’homme : admirable façon de réfléchir ! Les spécialistes du Linceul avouent eux aussi ces impossibilités mais pensent qu’elles sont indicatrices du contraire, soit qu’il n’est pas le produit d’une main humaine…Quelles impossibilités ? 1/ le fait que l’image semble le produit d’une photogravure ; 2/ qu’elle suit avec une fidélité absolue le récit de la passion selon saint Jean ; 3/ que les silhouettes ne sont pas en développé alors que le linge a enveloppé le cors ; 4/ que les taches de sang sont intactes, intouchées, ce qui ne peut se concevoir tellement cela est impossible à jamais : taches dont pourtant on a, sur la 5, évidemment fortement douté qu’elle soit… de sang2.
L’humour noir a régné, laissant des amateurs rigoler de la « crédulité malhonnête » des … savants ! Décidément, je n’aimerais pas être à la place du président de cette chaîne qui ne peut aujourd’hui qu’être recouverte aux yeux du monde scientifique de la tunique des fous (je pensais à un autre mot, moins indulgent). Certes, quelques savants, qui n’ont pas eux-mêmes consentis à s’impliquer dans l’étude « honnête » de ce dossier qu’il nous faut pourtant reconnaître comme l’un des plus suggestifs du siècle précédent comme de l’actuel, marchent dans la combine de la négation.
Quel était donc le but de l’émission, au premier abord des plus « honorables » : s’en prendre aux mirages dont sont friands les amateurs de croyances absurdes. Parmi ces croyances absurdes l’attribution du Linceul à Jésus de Nazareth, ce qui permit de servir aux téléspectateurs le plat archi-réchauffé du mythe d’un « faux du Moyen Âge », fabriqué naturellement par l’Église pour garder ses ouailles, alors que nous savons aujourd’hui que le tissu en question ne peut être ni du XIIIe ni du XIVe siècle car il est assurément du Iier….

Étonnement de voir que ne furent interrogés aucun des savants qui ont « bourlingués » de longue date à bord de ce vaisseau de toile et qui ont réellement découvert ce que l’on peut nommer en toute tranquillité d’esprit quatre « impossibilités » selon lesquelles le Linceul ne devrait pas exister : mais, malgré la zététique dont M. Broc, se fait l’apôtre, il existe et il reste inexplicable : plus encore, non-reproductible. Ce qui fait que la petite troupe réunie par l’état-major de la Cinq nous a, d’une façon consternante et grotesque, abreuvé de contre-vérités : que ces messieurs se mettent enfin à étudier sérieusement un dossier qu’ils méconnaissent aussi insolemment avant de chercher à le « torpiller ».

Comment peut-on en effet exercer de manière aussi frivole le métier d’informateur ? Il y faut des raisons inavouables. Incorrigibles falsificateurs de l’information : ils n’ont réussi qu’à se montrer sous leur vrai jour, des « crédules » infantiles seulement intéressés à imposer leur unique hantise : faire en sorte que surtout on ne puisse plus jamais parler de cet authentique témoin de la résurrection du Christ. Ce serait l’horreur des horreurs, non ? Ils n’auraient plus qu’à s’en aller lécher les orteils de leurs donneurs d’ordre ou de conseil, notamment les maîtres du Grand Orient de France et d’ailleurs, afin de quémander leur pardon…

  1. Le Linceul de Jésus de Nazareth, cinquième évangile ?, 490 pages, avec un cédé comportant une importante iconographie. (Commande par l’Araignée : domdag.c@orange.fr – 25 €, franco de port. La vente d ce livre finance l’Opération Linceul pèlerin, importante exposition circulant à travers la France : voir le site www.associationalias.fr )