Vincent Lambert - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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Vincent Lambert

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La décision du Conseil d’État, qui a été prononcée hier sur le cas Vincent Lambert, a provoqué sur le champ un pathétique débat entre les deux parties qui s’opposent depuis longtemps sur le sujet. Cette décision n’a, en aucun cas, mis fin à un désaccord qui s’exprime dans les termes les plus nets. Bien sûr, il y avait prédominance de la partie qui se trouve confortée dans sa conviction qu’il faut arrêter l’alimentation qui permet la survie du patient depuis plusieurs années. Mais j’ai écouté, pour ma part, avec la plus grande attention, l’intervention des parents de Vincent Lambert et j’ai estimé qu’elle était non seulement digne d’intérêt mais qu’elle comportait des informations précieuses, généralement ignorées par les médias. Par ailleurs, le docteur Xavier Mirabel remarque qu’être dans un état végétatif ne signifie pas être en fin de vie. Il y aurait, en ce moment, en France, 1700 autres patients dans une situation analogue à celle de Vincent. Est-ce à dire que la décision du Conseil d’État pourrait signifier aussi pour eux quelque chose d’irréversible ?

J’entends bien que chez nous, la question des soins et de l’acharnement thérapeutique se trouve encadrée par les dispositions de la loi Leonetti, qui, heureusement, s’est refusée à choisir la perspective de l’euthanasie, celle qui était adoptée en Belgique et en Suisse. Cependant, la lutte menée par un groupe de pression puissant pour légaliser le suicide assisté a trouvé dans la majorité actuelle des appuis résolus. L’équilibre, qui avait disposé d’un consensus à un certain moment, est menacé. On le voit aussi avec le procès Bonnemaison, orchestré par ceux qui voudraient une loi inspirée par une tout autre philosophie. Car c’est bien de philosophie au sens plénier qu’il s’agit. Jean-Luc Marion, dans une tribune au Figaro, en montre toute l’ampleur : « Le juge, dit-il, n’a aucune autorité en matière de morale ou de fin dernière, ni de compétence sur ce que “vie” et “mort” peuvent signifier. » Pourtant, hier la justice paraissait revêtue des pouvoirs suprêmes, et cela est grave pour le présent et pour l’avenir.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 25 juin 2014.