Un tournant avec les catholiques ? - France Catholique
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Pèlerinage de Chartres : la jeunesse de l'Église
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Un tournant avec les catholiques ?

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On parle beaucoup du tournant accompli par François Hollande, et qui marquerait une inflexion de fond de son mandat présidentiel. Inflexion économique, on en parle beaucoup. Je passe sur la vie privée pour évoquer d’un mot la visite au Saint-Siège. Cette rencontre avec le pape François est-elle prometteuse de nouveaux rapports avec les catholiques de France ? Même l’éditorialiste du Monde, qui ne nous avait pas habitués à tant de sollicitude en salue l’augure. Mais si l’on se réfère aux conclusions que le Président a tirées de son entretien avec le pape, on retient l’idée d’une large convergence de vue sur les questions internationales. Rien, en revanche, ne ressort à propos des questions sociétales qui ont provoqué un différend profond entre le pouvoir et le monde catholique.

On est bien obligé de constater que le désaccord subsiste et parfois s’approfondit, à cause d’une différence majeure d’ordre anthropologique. Nous allons bel et bien vers une modification de la loi Leonetti dans le domaine de la fin de vie. Les informations qui remontent d’un peu partout attestent de la diffusion insidieuse des thématiques du gender à l’école. Et puis, la question du mariage n’a pas été réglée par le vote de la loi Taubira, d’autant que la philosophie, sur laquelle cette dernière est fondée, ne peut qu’étendre ses ravages et ses conséquences les plus logiques. Lorsqu’on fait éclater le cadre normatif de l’union de l’homme et de la femme, ouverte à l’accueil de la vie, on ne peut s’étonner de l’aggravation d’un schisme moral au cœur de la nation.

J’ai été frappé par la vigueur et la netteté des termes employés par le cardinal Philippe Barbarin dans l’entretien qu’il a donné à La Croix, jeudi dernier. Le dommage produit par la rupture accomplie des règles de la filiation est proprement dévastateur : « Au fond, dit le cardinal, ces mesures consacreraient le droit de l’adulte sur le droit de l’enfant, le droit du plus fort sur celui du plus faible… déjà terriblement mis à mal par la loi sur l’avortement […]. Faudrait-il supporter une nouvelle fois l’injustice revêtue des habits de la loi ? » Il sera dimanche prochain au rendez-vous de la Manif pour tous à Lyon : « La parabole du bon Samaritain m’interpelle, moi, Philippe, prêtre, je ne peux pas “passer mon chemin” ! »

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 27 janvier 2014.