Marée humaine - France Catholique
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Saint Benoît, un patron pour l'Europe
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Marée humaine

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Les remous actuels du monde arabe produisent des phénomènes de migrations que les États européens ont de la peine à contenir et à encadrer. Mais ils concernent aussi le continent africain. Les autorités tunisiennes ont expliqué à Silvio Berlusconi que leur pays avait reçu un nombre considérable de réfugiés fuyant les combats de Libye. Par ailleurs, la situation économique de la Tunisie se trouve extrêmement détériorée, avec une chute massive du tourisme. Toute une jeunesse fuit la précarité, en recherche d’un emploi que le pays n’est pas en mesure de lui offrir.

Que faire face à cet afflux que d’aucuns disent qu’il tournera à la marée humaine ? Les sentiments élémentaires d’humanité exigent qu’on considère le désespoir de ces jeunes gens et leur désir d’un avenir possible. Leur interdire l’abordage des côtes européennes et notamment celles de l’île de Lampedusa mettrait souvent leur vie en péril. Impossible de ne pas les accueillir à leur arrivée. Mais après ? L’Italie est pour la plupart des arrivants une simple étape vers une autre destination, qui est souvent la France.

Notre ministre de l’intérieur, Claude Guéant, a signifié non sans quelque maladresse qu’il était impossible d’accepter la venue de ces milliers de jeunes. Notre police les refoule à la frontière franco-italienne, à Vintimille souvent, contredisant ainsi, selon certaines interprétations juridiques, les accords de Schengen qui font de toute l’Europe un espace plus ou moins ouvert à la circulation, dès lors que les frontières extérieures ont été franchies.

Qu’on le veuille ou pas, il s’agit d’un drame humain qu’il est très délicat de traiter. Si la Tunisie reprenait la voie de l’expansion économique, le désir de partir serait moins fort chez les jeunes. C’est d’ailleurs la volonté des autorités de Tunis que de relancer l’activité, et elles ne cessent de faire appel à la communauté internationale pour qu’elle apporte son soutien à une reprise vitale pour l’équilibre d’un pays gravement déstabilisé. C’est tout de même la question essentielle. L’immigration massive de la jeunesse du tiers-monde ne saurait être la solution ultime aux difficultés des pays en voie de développement.

Chronique lue le 14 avril 2011 sur Radio Notre-Dame