Les évêques ne lâchent rien - France Catholique
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Pèlerinage de Chartres : la jeunesse de l'Église
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Les évêques ne lâchent rien

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Lorsque l’Assemblée des évêques se réunit à Lourdes, on écoute généralement avec beaucoup d’attention le discours d’introduction du président. Les journalistes y guettent les appréciations qui touchent à l’actualité, ne serait-ce que pour supputer quelque accrochage possible entre l’Église et les responsables politiques. L’an dernier, avec le mariage homosexuel et la position très ferme adoptée d’emblée par le cardinal André Vingt-Trois, on n’était évidemment pas déçu et on pouvait prendre la mesure du bras de fer engagé à propos d’une réforme qui bouleversait le socle même de la société. J’entends que cette année, avec le nouveau président, Mgr Georges Pontier, les choses auraient changé, le ton ne serait plus le même. J’entends encore que le dossier du mariage aurait été « classé », parce que la bataille aurait été perdue et parce qu’une nouvelle équipe aurait pris les commandes. Il y a curieusement, sur ce point, convergence inattendue entre Le Monde et Le Figaro.

Tel n’est pas personnellement mon avis. Certes, les personnalités ne sont pas, et heureusement, forgées à l’identique, les styles peuvent varier, mais le problème consiste à déterminer s’il y a rupture sur le fond. Et là dessus, je n’ai aucun doute. Ce qui m’a frappé dans le discours de Mgr Pontier, c’est que l’Église ne renonce à rien. En ce qui concerne les orientations fondamentales de la société. Non seulement à propos du mariage et de la filiation, mais aussi de la fin de vie et du début de la vie. Oui, le phénomène de l’avortement et de ses conséquences, y compris les plus indicibles, est au programme de l’Assemblée. Nos évêques ont quelque courage à l’aborder. Il est vrai que Mgr Pontier entend que les chrétiens interviennent positivement sur ces terrains délicats. Et je n’ignore pas le reste du discours, notamment son insistance sur l’accueil des Roms, où il manifeste tout aussi fermement le ministère de la Charité, en se réclamant de l’exemple du pape François. Précisément, l’intervention de l’Église n’est pas n’importe quelle prise de position sociale, elle ne se comprend que dans la Lumière unique de l’Évangile, à laquelle Mgr Pontier a donné la primauté, parce qu’elle confère son sens et sa saveur à une pensée et à un engagement.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 6 novembre 2013.