Le syndrome du milliardaire - France Catholique
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Le syndrome du milliardaire

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Curieux syndrome du monde moderne, tout ce que les milliardaires dépensent pour acheter le pouvoir d’imposer à chacun d’entre nous leur vision de la manière dont le monde devrait fonctionner. Par exemple dans ma propre ville, New York, Michael Bloomberg a déboursé des centaines de millions de dollars pour être élu et réélu maire, afin de pouvoir remplir complètement sa mission idéologique de faire de la Grosse Pomme le modèle de l’Etat-providence.

Bloomberg affirme, quand il s’agit de mariage entre des personnes du même sexe, que « ce n’est pas le boulot du gouvernement de dire aux gens ce qu’ils ont à faire ». Il semble indifférent au fait que, si le gouvernement approuve le mariage homosexuel, cela aura pour effet probable que, dans la plupart des Etats, il ne sera plus permis de désapprouver le mariage gay – y compris dans les églises, les synagogues et les mosquées. Alors qu’il est moins libéral quand il s’agit de manger, de fumer ou de boire. Le maire, observe l’analyste social David Harsanyi, « embrasse presque toutes les causes destructrices de liberté ; les mesures ponctuelles qu’il veut imposer petit à petit visent à cette fin: un phare supplémentaire s’allumera sur les voitures qui dépassent la limite de vitesse, les policiers mettront des amendes aux gens qui parlent trop fort, on fera de New York la première ville à bannir les obèses et à élaborer l’une des interdictions de fumer les plus restrictives du pays…

Le milliardaire George Soros, qui tient que les principes de la Déclaration d’Indépendance « ne sont pas des vérités qui s’imposent d’elles-mêmes, mais des dispositions rendues nécessaires par notre compréhension foncièrement imparfaite », a fait don de plus d’un milliard de dollars pour ses deux initiatives anti-américaines : l’Institut pour une Société Ouverte et le réseau des Fondations Soros. Ces deux organisations sont gérées par le fondateur radical des Students for Democratic Society (Etudiants pour une société démocratique) dans les années 1960, Aryeh Neier. Ces fonds permettront de corriger ce que Soros considère comme le « mauvais usage de la puissance américaine ». Arrêter la propagande de notre pays pour répandre la démocratie représentative dans le monde entier est l’un de ses objectifs principaux.

Ensuite, il y a le milliardaire Bill Gates, cofondateur de Microsoft, qui finance une croisade pour réduire la population mondiale, parce qu’il croit que donner naissance à des enfants est une menace de « désastre environnemental, social et industriel ». Pour remédier au réchauffement climatique, Gates entre en scène et appelle à la stérilisation des femmes en âge de procréer. « Si nous faisons du vraiment bon travail sur de nouveaux vaccins, les soins médicaux, l’hygiène de la reproduction, a déclaré Gates aux participants d’un récent congrès sur le Technology, Entertainment Design (TED), nous pourrions réduire [la population mondiale] de peut-être 10 ou 15 pour cent. »

La prétention des élites richissimes à décider qui devrait avoir le droit de procréer n’est pas nouvelle. Au début du XXe siècle en Amérique, beaucoup de « millionnaires-bandits », influencés par le darwinisme social d’Herbert Spencer – ont appelé à l’élimination des traits sociaux et physiques indésirables – ont préconisé l’intervention dans la vie sexuelle de ceux que le chercheur Karl Pearson a appelé « les propagateurs de destins humains inutiles ».

Pour préserver leur précieuse race anglo-saxonne, ils ont financé la pseudo-science de la «bonne naissance», c’est-à-dire l’eugénisme:

· L’Institut Andrew Carnegie a fourni 10 millions de dollars en 1904 pour un « Institut d’eugénisme » à Cold Spring Harbor sur la rive nord de Long Island. Son directeur, Charles Davenport, croyait que le comportement est génétique et déterminés par la race. Il prédisait le jour « où une femme n’épouserait plus un homme sans connaître son histoire génétique, tout comme un éleveur de chevaux n’acquiert pas un étalon sans connaître son pedigree ».

· La philanthrope Marie Harriman, héritière d’une fortune provenant de la compagnie de chemin de fer Harriman, et sœur du gouverneur de New York Averell Harriman, a financé le Bureau des archives d’hérédité afin de recueillir des informations sur les caractéristiques transmissibles dans la parenté des personnes jugées défectueuses.

· John D. Rockefeller, Jr. (fils du fondateur de la Standard Oil) et George Eastman (fondateur de Eastman Kodak) ont financé la Société Américaine d’Eugénisme. En 1926, le révérend Kenneth MacArthur, docteur en théologie, de Sterling, dans le Massachusetts, a remporté le concours de l’Association du sermon eugénique en prêchant que les qualités spirituelles et morales étaient héréditaires.

L’intérêt pour l’eugénisme dans la meilleure société victorienne en Amérique a conduit à l’adoption de lois dans tout le pays imposant des restrictions sur la grossesse et la stérilisation d’un certain nombre de catégories de gens. On croyait sincèrement que, si les Noirs, les pauvres, les immigrants se reproduisaient librement, la domination des « races civilisées » serait menacée.

Qu’est-ce qui fait que tant de gens riches croient qu’ils peuvent gérer la la société à leur goût ? Ils sont animés par la conviction narcissique – fortifiée par des légions de yes men (collaborateurs payés pour les approuver) – qu’ils sont supérieurs au reste de la population et, par conséquent, savent mieux ce qu’il faut faire. Ce sont les gnostiques d’aujourd’hui, qui prétendent détenir en exclusivité la vérité sur tous les secrets de l’univers et des fins dernières de l’humanité. Ces candidats à la « gouvernance de la vie collective » s’attendent à ce que chacun soit, comme leurs employés qui se mettent au garde à vous et suivent aveuglément leurs ordres. Pour eux, le « pouvoir au peuple» est simplement un slogan pour calmer l’humeur des masses.

Parce que ces milliardaires ont consacré l’essentiel de leur temps et de leur énergie à construire les projets d’entreprises qui leur ont valu leur fortune, ils ont souvent une connaissance et une compréhension limitées de la philosophie, de la théologie et de l’histoire. Ainsi, quand ils abordent des problèmes qui ont rendu perplexe l’homme à travers les âges, ils adhèrent à des solutions-miracles (comme le contrôle démographique), concoctées par les alchimistes des temps modernes. GK Chesterton a vu juste il y a un siècle, quand il a déclaré que ces bailleurs de fonds et hommes d’affaires sont un danger. . . Parce que n’importe quelle émotion peut les rendre émotifs et n’importe quel soi-disant idéal qui traîne peut les rendre idéalistes. Ces esprits pragmatiques, qui ne conçoivent de causalité que mécanique, sont toujours enclins à penser que si, on leur propose quelque chose qui a l’air d’être une solution idéale pour un problème donné, c’est la preuve qu’il s’agit là de l’idéal pour régler tous les problèmes du monde.

Dans leur recherche de la panacée, les milliardaires d’aujourd’hui peuvent facilement être tentés pas des idéologies cryptototalitaires qui nient le don divin de la valeur intrinsèque de la personne, pour obtenir un contrôle total sur nos vies et promettent à leurs bienfaiteurs : «vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme des dieux ».

source de cet article :

http://www.thecatholicthing.org/

http://streetcornerconservative.com/published-works-by-george-j-marlin/


George J. Marlin est éditeur de la Fulton Sheen Quotable et l’auteur de Les électeurs catholiques américains.

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