Le scandale de l'embryon - France Catholique
Edit Template
Van Eyxk, l'art de la dévotion
Edit Template

Le scandale de l’embryon

Copier le lien

Je suis un vieux lecteur du Nouvel Observateur, puisque je crois avoir suivi régulièrement cette publication depuis ses origines. Je n’ai évidemment pas toujours été d’accord avec l’orientation de l’hebdomadaire de Claude Perdriel et de Jean Daniel, mais je l’ai toujours lu avec le plus grand intérêt. Comment ne pas reconnaître le rôle intellectuel qui a été le sien et qui se rapporte à des grands noms, à ce qu’on appelle de grandes plumes ? J’aurai toujours la plus vive reconnaissance à l’égard de Jean Daniel qui sut donner toute sa place à Maurice Clavel, qui était pourtant en sacré décalage avec l’opinion moyenne de la gauche de l’époque ! Et je pourrais consacrer plusieurs chroniques à tout ce que je dois à un François Furet ou à un Guy Dumur, pour n’évoquer que ceux qui nous ont quittés. Et il y en a toujours de bien vivants pour qui j’éprouve de l’amitié.

Mais voilà, aujourd’hui, je ne suis pas sur ce registre là. Et j’aurais plutôt envie de dire ma colère. Le mot n’est pas trop fort. Tout est venu d’un message publicitaire que le supplément télévision du Nouvel Observateur a publié. Pensez : il venait de la Fondation Jérôme Lejeune et il comportait la photo d’un embryon avec cette légende qui a mis le feu aux poudres : « Vous trouvez ça normal ? On arme des bateaux pour défendre des baleines alors qu’on laisse l’embryon sans défense. »

Pour les militantes pro-IVG, la provocation était insupportable. Et Laurent Joffrin, le directeur de la rédaction s’est précipité pour dire que c’était une erreur technique et qu’on ne l’y reprendrait plus. Le Nouvel Obs aurait manqué à ses valeurs fondamentales ! J’imagine le concert de réprobations assourdissant subi par le pauvre Joffrin. Mais je m’interroge face à la véritable hystérie qui surgit dès qu’on évoque le statut de l’embryon. Bien sûr, c’est quelque chose qui fait mal en renvoyant à une réalité douloureuse : l’avortement. Mais n’y a-t-il pas une question élémentaire de vérité. A-t-on, oui ou non, le droit de la poser simplement cette question ? Est-on un affreux fasciste à penser qu’il s’agit de tout autre chose que d’un amas de cellules et que c’est peut-être, pour parodier Saint Exupéry, un petit Mozart qui est là en promesse vivante dans cet objet insupportable ?

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 11 décembre 2012.

— –

Lire aussi :

Scandaleux embryons