Le règne des démons chez Daech - France Catholique
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Le règne des démons chez Daech

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Ayant écrit de bon matin sur le vote d’hier concernant l’interdiction qui nous est imposée par nos élus de gauche de « penser » quoi que ce soit « contre » la systématisation de l’IVG — L’État français se déshonore une fois de plus ! — j’ai donc quitté mon bureau pour aller me préparer tout en écoutant, bien m’en a pris, ce qui se disait sur RCF à propos des épouvantables crimes commis depuis quatre ans par les Daechiens, notamment en ce qui concerne le peuple des Yazidis : j’ai écouté, saisi d’un effroi indicible, ce que nous révélait le Père Patrick Desbois à propos du génocide dont fut victime ce peuple fidèle à sa religion et donc haïe des musulmans en général et en particulier par l’ultra cruelle secte Daech.

Mais qui est Patrick Dubois, ce prêtre né en 1955 à Chalon-sur-Saône ? À la fin des années 1970, il enseigne les mathématiques au lycée de Dedougou, au Burkina-Faso. Quelques années plus tard il entre au Grand séminaire du Prado à Lyon, est ordonné prêtre en 1986 avant d’être nommé Curé du Creusot, en Saône-et-Loire.

En 1992, il est appelé par le cardinal Albert Decourtray afin de suivre les relations avec les communautés juives, ce qui fait qu’en 1999 le voilà secrétaire du Comité épiscopal des Évêques de France et là se trouve chargé du même service, ce qui le conduit à devenir également consulteur de la Commission du Saint-Siège pour ces mêmes relations avec le judaïsme ; enfin il devient président de l’association « Yahad In Unum », créée en janvier 2004 par les cardinaux Jean-Marie Lustiger, Philippe Barbarin et Jean-Pierre Ricard, le rabbin Israël Singer et Serge Cwajgenbaum : elle a pour mission de rassembler plus d’informations sur ce que fut la Shoah en Ukraine entre 1941 et 1944 : ces recherches sur les victimes juives des Einsatzgruppen en liens avec d’autres unités allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale le plonge avec les membres de son équipe dans une horreur sans nom.

Des témoins contemporains ukrainiens en effet furent interrogés attentivement par Patrick Desbois et son équipe sur les fusillades massives qui se déroulèrent à proximité de leurs maisons : ces enquêtes permirent notamment de localiser les fosses communes et d’estimer à au moins un million le nombre de victimes jetées au fond de 1200 fosses.

Le père Patrick Desbois publia, in fine, un ouvrage, « Porteur de mémoires » 1, par lequel il fit connaître au monde entier cette découverte effarante.

Son curriculum vitæ permet de comprendre qu’il était particulièrement compétent pour se rendre en Irak afin de décrypter ce qui s’est passé depuis l’érection du Califat dit Daech, notamment à propos des Yazidis. Bien entendu, un livre des plus informé à ce sujet vient de paraître, écrit par le père Desbois avec l’aide de Nastasie Costel : est relatée cette longue enquête sur ce qu’il a nommé une « Fabrique de terroristes » ! Âmes trop sensibles s’abstenir, quoiqu’il convient que cet ouvrage soit abondamment commandé ne serait-ce que l’auteur a besoin de ses droits d’auteur pour aider ceux avec lesquels, en Irak, il a pu nouer des liens très solides.

Quand donc l’auteur arriva chez les Yazidis, il chercha immédiatement à rencontrer de leurs réfugiés, on pourrait dire parmi le « petit reste » de vivants, afin d’entendre de leur bouche ce que ce peuple fut autrefois et ce qu’il est hélas devenu depuis qu’il a été l’une des cibles la plus visée de la courte histoire du Califat…

Les Yazidis datent leur naissance du côté de l’an 6350… : leur religion étant en quelque sorte leur soutien et leur raison de vivre, elle qui passe pour la plus ancienne de toutes.

Ce que j’ai pu saisir au cours de l’émission qui lui fut consacrée par une chaîne de télévision dépasse l’entendement : ce n’est pas évidemment la première fois que j’apprends de l’homme qu’il est capable des pires atrocité, des ignominies les plus effrayantes – il me suffit d’avoir suivi l’histoire de l’Union soviétique, de la séquence guerrière d’Hitler comme de la dictature de Mao Zédong pour savoir à quoi m’en tenir.

Il faut faire savoir ! Il faut s’interroger sur l’incroyable silence des gouvernements occidentaux, il faut écrire aux amis et relations, il faut se tourner vers le Dieu de miséricorde et le supplier de tout faire pour que ce petit peuple qui a connu tout au long de son histoire quelques dizaines de génocides parvienne enfin à connaître la paix et le bonheur.

Dominique DAGUET

  1. Editions Michel Lafon, 2007; réed. Flammarion, 2009 ; reçu à l’émission de télévision de France-3 Pièces à conviction, intitulée Shoah par balles : l’Histoire oubliée et diffusée le 12 mars 2008.