La vanité de leur pensée - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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La vanité de leur pensée

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Encore une fois nous avons besoin d’apprendre la valeur de la liturgie de la Parole à la messe, et pour cette raison la célébration du 18e dimanche ordinaire était une véritable mine. La première lecture parlait de Dieu nourrissant dans le désert son peuple avec la manne et l’Evangile était la proclamation par Jésus qu’Il est le Pain de Vie – matière suffisante pour une douzaine d’homélies.

Dans le seconde lecture (des Ephésiens), cependant, saint Paul nous oriente vers la solution du problème central qui se pose aujourd’hui aux catholiques d’Amérique. D’abord : « Je vous le dis, j’en témoigne dans le Seigneur, vous ne devez plus vous conduire comme les païens qui se laissent guider par la vanité de leur pensée ». Maintenant les païens sont ceux qui ne croient pas en Dieu, le seul vrai Dieu. Les catholiques qui le sont de nom et beaucoup d’autres semblent être dans la même barque.

La signification de cela se trouve dans ce qui suit. Paul explique qu’ils sont perdus « dans la vanité de leur pensée » et il ajoute : « Vous, ce n’est pas ainsi que l’on vous a appris le Christ si l’annonce et l’enseignement que vous avez reçus à son sujet s’accordent à la vérité qui est en Jésus. » La clé se trouve dans l’expression « appris le Christ », et non « appris du Christ » comme s’il n’était qu’un autre messager.

Qu’est-ce que cela signifie ? Paul précise en disant « la vérité est en Jésus ». Il dit que le christianisme est d’être dans le Christ, d’avoir l’esprit du Christ, ce qui signifie : « qu’il vous faut abandonner votre premier genre de vie et dépouiller le vieil homme, qui va se corrompant au fil des convoitises qui l’entraînent dans l’erreur, pour vous renouveler par une transformation spirituelle de votre pensée, et revêtir l’Homme Nouveau ». Les convoitises qui mènent dans l’erreur sont ces comportements qui remplissent nos esprits de mensonges. La vérité est la clé, et elle ne peut être trouvée que dans le Christ.

L’acclamation de l’Evangile pour la messe cite le Deutéronome : « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ». La seconde lecture nous donnait ce que Dieu fait dans le Christ. Dans cette acclamation on nous rappelle l’essence de l’être humain – puisque la personne humaine est, après tout, créée pour être en relation avec Dieu. Le pain prend soin de notre existence matérielle, mais nous somme des esprits aussi, esprits créés pour être remplis de la vérité qui est la parole de Dieu.
Maintenant les païens qui, par définition, ne croient pas en Dieu, trouvent leur « vérité » quelque part. Nous pourrions mettre cela en langage moderne en disant que c’est quelque chose qui ressemble à recueillir des légendes urbaines. Les Israélites venaient d’Egypte où il y avait à foison des légendes qui décrivaient ce morceau de bois comme un dieu, et cette vache comme un dieu etc. Dieu isola son peuple dans le désert pour commencer la difficile conversion qui le conduirait à avoir affaire avec le Dieu qui existe réellement.
Les légendes urbaines ont changé – maintenant les dieux sont des directives d’un parti politique, ou la mauvaise conduite d’un acteur, ou la façon dont une corporation définit le divertissement. Mais la vanité de la pensée est encore là à moins qu’ on « apprenne le Christ » comme il est dit dans les Ecritures et la tradition de l’Eglise.

Quant aux Etats Unis : dans la paroisse où je célébrais récemment ma messe, nous avons lu la lettre des évêques critiquant la décision de la Cour Suprême relative au mariage homosexuel. Compris exactement, c’est un exemple pratique de « l’enseignement dans le Christ ».

En contraste, cette semaine-là, on demandait à Jimmy Carter ce que Jésus aurait fait devant cette décision. Il a répondu que Jésus l’aurait approuvée. Cela vient de quelqu’un qui enseigne à l’Ecole du dimanche, mais dont il est clair qu’il ignore la Bible ou que ses principes immémoriaux sur de tels sujets ne forment pas un ensemble d’enseignements optionnelles. Carter voulait satisfaire un groupe qui a répandu la légende urbaine que le mariage homosexuel ne fait de mal à personne. Les légendes urbaines par leur nature sont rarement vraies, aussi les païens qui les suivent sont perdus dans « la vanité de leurs esprits ». Ils n’approchent pas la vérité de Dieu, l’esprit du Christ.

Si le débat sur les mérites du mariage homosexuel est effectué sur des bases païennes, alors les vérités catholiques – celles qui sont soutenues par des catholiques fidèles – n’ont aucun sens. L’enseignement catholique ne peut être débattu dans des termes qui sont ceux qu’approuvent les légendes urbaines. Le débat doit se faire dans des termes de raison, exactement compris, comme illuminés par la foi, ce qui signifie à la lumière de la Parole. Depuis longtemps l’Eglise d’Amérique s’est laissée aller à soutenir que cette façon de penser sommaire était compatible avec « l’enseignement du Christ ».

J’ai regardé dans l’histoire du catholicisme en Amérique. Aussi loin qu’on remonte, ceux qui enseignent la foi sur ces rivages ne semblent pas avoir passé beaucoup de temps à aider les catholiques à réellement penser avec le Christ, talent dont on a besoin de façon urgente.

Dieu merci certains l’apprennent dans leur famille. L’arrivée de Fides et Ratio de Jean-Paul II devrait avoir indiqué une révolution dans les méthodes catéchétiques, en mettant l’accent non seulement sur le contenu (aussi important qu’il soit), mais aussi en développant des capacités qui pourraient avoir préparé les catholiques à se tenir sur leurs deux pieds et répondre aux défis sociaux actuels. Mais comme beaucoup d’autre chose dans les enseignements de Jean-Paul II – et de Benoît XVI – cela n’a pas été recueilli et pris au sérieux par bien des gens du clergé.

Saint Paul marque la voie pour ceux qui cherchent une issue à la « vanité de leurs esprits » que nous voyons tous autour de nous, mais combien de catholiques croient-ils encore que l’Ecriture est la voie qui fait autorité pour la révélation divine ?

Dimanche 9 août 2015

Source : http://www.thecatholicthing.org/2015/08/09/the-futility-of-their-minds/

Tableau : Saint Paul par JJ Tissot, c. 1890 [Brooklyn Museum]

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Bevil Bramwell a été doyen du premier cycle à la Catholic Distance University. Ses livres : Laity : Beautiful, Good and True [« Laïcs : Beau, Bien et Vrai »] ; The World of the Sacraments [« Le Monde des sacrements »]; et récemment : Catholics Read the Scriptures. Commentary on Benedict XVI’s Verbum Domini [« Des catholiques lisent les Ecritures : Commentaire sur Verbum Domini de Benoït XVI »].