La fête de L'Humanité - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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La fête de L’Humanité

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LUNDI 14 SEPTEMBRE Écouter l’éditorial : Je ne suis pas allé cette année, contrairement à d’autres années, à la Fête de l’Humanité. J’incline à croire qu’elle demeure un grand rassemblement populaire, un événement qui permet à la grande banlieue parisienne de se réunir encore dans un climat joyeux. Mais j’ai quelques doutes sur sa réalité militante même, si elle constitue encore un beau reste par rapport à ce qu’elle fut au moment où le parti de Maurice Thorez était le premier de France. De ce parti, j’ai connu en quelque sorte les derniers fastes au moment où la gloire de Georges Marchais était à son zénith dans les années 70. Il y avait encore quelque chose d’impressionnant dans le meeting tenu le dimanche après-midi dans la grande prairie. Oh certes ils n’étaient pas les millions que prétendrait triomphalement la une de l’Huma du lendemain. Mais des milliers et des milliers, rassemblés dans la ferveur, et buvant littéralement les propos d’un secrétaire général, par ailleurs admiré et redouté par l’ensemble de la classe politique et du monde médiatique. Il se trouve que j’ai été, pendant quelques mois, après la victoire de François Mitterrand en 1981, le très éphémère responsable de la chronique du Parti communiste dans le quotidien auquel j’appartenais. Ce fut un choc pour moi de comprendre brusquement comment la réalité politique du Parti était en train de s’effondrer. C’était physiquement sensible à la fête de l’Huma. À la place des milliers d’hier, ce n’était plus que quelques centaines de militants qu’avaient eu peine à rassembler l’encadrement du Parti sur le terre-plein central. Certes, la fête continuait à battre son plein, mais comme dans l’indifférence massive à son spectacle politique. La Fête de l’Huma, ce n’était plus que l’équivalent de la Foire du Trône au déclin de l’été. Subsistait une organisation commerciale assez remarquable, mais le parti de Thorez n’était plus. Et Georges Marchais était en train de suivre le destin d’une organisation vouée à la disparition de tous ses espoirs et de sa mythologie. Comment la gauche tout entière n’en aurait-elle pas été affectée ? Même la victoire socialiste de 1981 était fondée sur une alliance électorale où le poids du Parti communiste demeurait considérable et s’imposait jusque dans le « programme commun » aux partis de gauche, un programme fondé sur une nationalisation massive des grandes entreprises du pays. On s’aperçut très vite avec le tournant de la rigueur et la gestion d’un Jacques Delors que le rêve d’hier avait pris fin et que sans jamais l’avouer le Parti socialiste assumait la gestion de l’État libéral en renonçant à la rupture encore proclamée hier avec le capitalisme. Le possibilisme et le réformisme avaient triomphé et une certaine idée de la gauche avait sombré. On s’en aperçut dans les années 80 avec la modification intellectuelle radicale qui se produisit. La gauche prenait le pouvoir mais, idéologiquement, c’était le libéralisme politique et économique qui triomphait avec une réévaluation générale et négative de la mythologie révolutionnaire. En a-t-on jamais pris acte officiellement à la direction du Parti socialiste ? Manuel Valls aujourd’hui sacrifierait volontiers jusqu’au terme de socialisme. Va-t-on, comme en Italie, jusqu’à la disparition de la gauche classique avec comme seule alternative possible l’émergence d’une sorte de parti démocrate à l’américaine ? À l’heure pourtant où la crise économique mondiale nous somme de repenser notre modèle en fonction des coordonnées d’un autre développement, quelle identité la gauche française revendiquera t-elle ou sera-t-elle capable d’imaginer ? Écouter l’éditorial : Le nouveau livre de Gérard Leclerc, « Rome et les lefebristes, le dossier », 96 pages est disponible. Merci de nous réserver votre commande par internet :
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