La conscience pour un catholique - France Catholique
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La conscience pour un catholique

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La conscience serait-elle un atout plus fort que le Credo ? D’évidence, certains catholiques, de gauche pour la plupart, en sont persuadés. Comment autrement pourraient-ils se dire catholiques tout en militant pour l’avortement et le « mariage gay » ?

Avec leurs titres trompeurs des organismes tels que « Catholics for Choice » (Catholiques « pro-choix ») mettent en avant la « primauté de la conscience » au sujet de l’avortement (en fait, « Conscience » est le titre de la publication trimestrielle de ce mouvement.)

Frances Kissling, ancienne présidente de « Catholics for Choice » – CFC (Catholiques pour un libre choix – ré-étiqueté Catholiques « pro-choix ») a déclaré — déclaration fautive :

« l’Église catholique enseigne officiellement que la conscience d’une personne est au-dessus de tout. Si vous faites un examen de conscience soigneux et en concluez qu’un avortement est l’acte le plus moral que vous puissiez accomplir à cet instant, alors, vous ne commettez pas le péché. Vous n’êtes pas excommunié, vous n’avez pas à le dire en confession, puisque en ce cas l’avortement n’est pas un péché.»

C’est clairement faire fausse route, mais quelques catholiques du Parti démocrate ont adhéré de tout cœur à l’opinion de Mme Kissling.

En 2004 quarante-huit élus catholiques du Congrès, sous la houlette de Rosa DeLauro (élue démocrate du Connecticut) ont adressé une lettre à la Conférence Épiscopale des États-Unis l’avertissant du risque de dégradation de son autorité si les Évêques décidaient de refuser le sacrement de Communion aux élus dont l’attitude était contraire à la doctrine de l’Église.

Quelques années plus tard, Mme DeLauro se mit en avant en publiant une « Déclaration de Principes » de cinquante-cinq Catholiques du parti Démocrate se proclamant fièrement « membres de la tradition catholique vivante ».
Et à nouveau Mme DeLauro mit en garde l’Épiscopat contre l’usage de l’Eucharistie comme une « arme politique contre des élus », ajoutant « bien qu’attendant de l’Église directives et aide, nous croyons aussi à la primauté de la conscience.»

Dans son ouvrage sur la conscience, Benoît XVI en reconnaît la primauté, mais insiste aussi sur l’obligation pour les catholiques de mettre leur conscience en accord avec la vérité, qui pour tout vrai catholique émane de l’enseignement de l’Église.

Tout catholique doit admettre que la conscience personnelle peut se tromper, et donc être en contradiction avec elle-même — si la conscience de chacun était infaillible, il n’y aurait plus de vérité possible.

En réalité, une conscience mal préparée aveugle celui qui cherche la vérité :

« plutôt qu’ouvrir le chemin de la rédemption vers la vérité, elle est une conscience trompeuse qui éloigne de la vérité.»

Selon le Pape, assimiler la conscience à une intuition superficielle — réduire les individus à leur subjectivité — ne libère pas, mais, au contraire, réduit en esclavage :

« On devient alors entièrement dépendant des opinions dominantes ».

Il n’y aurait aucune règle morale si chacun pouvait, en toute certitude, décider de ce qui est moralement bien en toute circonstance. Ce qui nous sauve du subjectivisme est une bonne préparation de la conscience — et la compréhension de la révélation de Dieu.

Sans ce contre-poids au subjectivisme nous sommes confrontés à ce que Benoît XVI appelle la « dictature du relativisme ».

Il est difficile de dire comment ces questions de conscience joueront sur l’élection présidentielle de 2012. Selon certains sondages 60% des catholiques, contrairement à l’enseignement de l’Église, seraient favorables au mariage gay.

Mais une même proportion de catholiques est hostile aux obligations édictées par le ministère de la Santé d’Obama — pour les institutions catholiques, contracter l’assurance-santé incluant la contraception, la stérilisation, et la « pilule du lendemain » (pilule abortive).

Alors que catholiques de gauche et catholiques traditionnels peuvent s’opposer sur la vérité des enseignements de l’Église, ils partagent la croyance en la liberté religieuse et la liberté de conscience, ce qui peut créer une base d’entente pour [l’élection de] 2012.

Tandis que Benoît XVI confirme naturellement qu’on doit agir selon une conscience assurée, même si elle est erronée, il énonce clairement la nécessité de sources de jugement de conscience autres que la réflexion subjective de chacun.

S’adressant à un groupe de théologiens il disait :

« il est étrange que certains théologiens aient peine à accepter la doctrine précise et bien encadrée de l’infaillibilité papale, sans éprouver le moindre problème pour accorder « de facto » l’infaillibilité à quiconque est doté d’une conscience. »

L’analyse du Saint-Père, montre que la « conscience » est en quelque sorte une « déification de la subjectivité, un socle de bronze contre lequel le Magistère lui-même ne peut que se heurter… les consciences semblant être avec la subjectivité élevées au niveau de critère le plus fondamental. »

La compétition de 2012 dépendra du vote des catholiques, et donc du vote de leurs consciences. Malheureusement, dans bien des cas, ces consciences seront influencées par un réseau de gauchistes catholiques, y-compris des professeurs de théologie et autres matières en Universités catholiques, par des syndicalistes affiliés à des organisations catholiques « de progrès » et par les stratèges du Parti Démocrate.

On rencontre même des collaborateurs dans le personnel de la Conférence épiscopale des États-Unis pour qui la distribution de chèques-repas et le syndicalisme militant sont moralement tout aussi importants que le caractère sacré de la vie d’un enfant à naître.

Tous sont décidés à prouver que la justice sociale selon le Président Obama convient aux catholiques. Cette stratégie a marché en 2008. Reste à voir s’il en sera de même cette fois-ci.

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Anne Hendershott et Christopher White. Nouveaux-venus dans l’équipe de « The Catholic Thing », ils sont co-auteurs d’un livre à paraître « Beyond the Catholic Culture Wars » (Au-delà des conflits culturels du catholicisme).

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Photo : Rosa DeLauro.

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http://www.thecatholicthing.org/columns/2012/the-conscience-of-a-catholic.html