La chasteté, la seule et unique - France Catholique
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L'incroyable histoire des chrétiens du Japon
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La chasteté, la seule et unique

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Comment expliquer les relations sexuelles entre un homme et une femme dans leur sens originel, « pur » de toute distorsion culturelle ou de dérive imaginative lascive ? Nous pourrions commencer par citer Jean Paul II : « Seul l’homme et la femme chastes sont capables d’un amour vrai ». Mais compte tenu de l’ignorance généralisée de la définition de la chasteté, même chez les catholiques, nous devons en donner une : « La chasteté est la vertu qui exclut ou modère l’assouvissement de l’appétit sexuel. » (J. Melody).

Pour éclaircir cette citation, nous devons partir du fait que ‘le but de (toute) la création est cette alliance, cette histoire d’amour entre Dieu et l’homme (J. Ratzinger). Dieu exerce sa souveraineté sur chaque activité de la création, qu’elle aide à l’accomplissement de cette histoire d’amour entre Dieu et l’homme, ou qu’elle « pollue » cette relation. De plus, cette alliance signifie que : « le réel abandon à Dieu (consiste en) l’union de l’homme et de la création avec Dieu. »

Il y un large éventail de tels « abandons », allant des choses aussi simples que s’intéresser sincèrement à une autre personnes au cours d’une conversation, ou donner une aumône, ou se sacrifier pour une autre personne. Et c’est ce dont il est également question dans le domaine du sexe.

L’abandon de l’homme à la femme, et réciproquement, est un exemple concret d’une union créée, en accord avec la nature de la création, qui confirme l’alliance de Dieu avec son peuple et la création d’un monde dans l’amour. (Et vous pensiez qu’il était seulement question de l’amour entre votre épouse et vous.)

Ce n’est pas de l’amour considéré comme de la luxure mais l’amour véritable, comme Jean Paul II l’a si bien dit à la foule des jeunes aux Journées Mondiales de la Jeunesse : « Oui, grâce à cet amour né en vous — qui souhaite devenir une part entière du grand plan de votre vie — vous devez voir l’amour en Dieu ».
La définition du mariage en devient plus pertinente ici. Le réel abandon de soi entre les êtres humains implique une union permanente dans l’amour, sinon il n’est pas sincère. De plus : « Cela signifie sortir de l’état de séparation, d’une autonomie apparente, et de n’exister qu’en soi et pour soi » (Ratzinger). Dans notre société, cela passe presque totalement inaperçu — et n’est guère encouragé. Nous nous sommes tellement concentrés sur le bonheur individuel que sortir de soi pour s’intéresser aux autres n’a aucun sens pour beaucoup de gens, même si cela permet plusieurs types de développement cruciaux propres à la nature humaine, comme celui de la maîtrise de soi.

Les enfants sont seulement à l’entrée du chemin qui mène à cette « maîtrise de soi » dans la chasteté, un chemin long et exigeant. On grandit en apprenant ce qui est vrai, en développant une conscience, en apprenant l’intersubjectivité vraie et respectueuse, et encore bien d’autres choses. Dans une culture « d’absorption de soi », la personne type ne saura pas se laisser guider sur ces chemins d’humanité naissante.

La sexualité est la force humaine qui indique que cet homme et cette femme, qui ont une âme, appartiennent eux aussi à ce monde terre à terre. Mais cet homme et cette femme ne sont pas du bétail — bien que ce soit ce que les idées actuelles voudraient faire d’eux, en dépit des prétentions romantiques affirmant le contraire. Au-dessus de leurs instincts, ils s‘unissent pleinement.
De plus, une vie chaste s’épanouit en affection. Entretenir cette relation « montre au disciple comment Le suivre et L’imiter. » Ce LUI, c’est bien sûr Jésus-Christ. Le libéralisme moderne est profondément laïc, de sorte que ce LUI est habituellement suivi d’une figure politique ou d’une star de cinéma, complaisante et dévergondée.

Malheureusement, peu de gens apprennent comment être amis. Nous voyons toutes ces familles malheureuses, brisées ou violentes qui en témoignent, car ces personnes ne se respectent pas dans un comportement d’amour. Mais leur tragédie ne dévalorise pas la valeur de l’amitié. L’amitié fait partie de cette alliance, autant que les lois que Dieu a transmises par le biais de Moïse : « Et maintenant, Israël, écoute les lois et les coutumes que je vous enseigne aujourd’hui pour que vous les mettiez en pratique : afin que vous viviez, et que vous entriez, pour en prendre possession, dans le pays que vous donne Yahvé le Dieu de vos pères.  (Deutéronome 4 : 1) Dieu sait comment il a conçu nos natures et comment elles se révèlent.

D’autre part, il est intéressant de voir qu’Israël ne cessait d’oublier et de devoir réapprendre de Dieu, comme nous le faisons nous aussi, comment déterminer qui nous sommes afin de vivre, dans le vrai sens du mot vivre. Un tel apprentissage et réapprentissage ne repart pas de zéro pour chacun (telle est la vision anarchique des choses) — ou en tout cas, il ne devrait pas. On connaît une bonne partie de cette existence humaine authentique ; ce qu’on ne connaît pas de la loi naturelle ou des « révélations » dans notre âge avancé, nous le tenons du simple bon sens.

Il est assez étrange que tant de membres du clergé et de religieux puissent eux-mêmes, de façon arbitraire et coupable, arranger notre vision de la sexualité humaine et de nos mœurs. Certains minimisent même la gravité des problèmes sexuels dans les confessionnaux. Pourquoi ?

La personne chaste choisit une vie qui tend à cette union dans l’alliance en tant que personne chaste (vie de célibat) ou dans une union de mariage chaste avec quelqu’un du sexe opposé. L’Église et toute sa communauté ont besoin de personnes chastes. Leurs motifs sont purs. Tous savent comment aimer. Ils font partie de quelque chose de plus grand qu’eux-mêmes.

Depuis que la culture américaine ne comprend plus le sens du mot chasteté, l’Église et les familles chrétiennes doivent faire beaucoup plus pour montrer l’importance d’une vie chaste pour des personnes saines et une société saine. (Cela en dit long sur les nombreuses écoles catholiques qui ne peuvent même pas commencer à régler ce problème pour sauver leurs établissements).

Les personnes pures, ou les personnes qui tendent vers cet état de pureté, peuvent et doivent en informer d’autres, « enseigne-les à tes fils et aux fils de tes fils . . .». (Deutéronome 4 :9). Notre existence en dépend réellement.