L'avenir de l'Europe - France Catholique
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Van Eyck, l'art de la dévotion. Renouveau de la foi au XVe siècle
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L’avenir de l’Europe

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Toute la presse est pleine de récits de l’odyssée des réfugiés qui viennent d’arriver chez nous. Les chaînes de télévision ont multiplié les reportages sur le sujet, créant sûrement un courant d’empathie avec ces hommes, ces femmes, ces enfants, ayant parcouru, au péril de leur vie, des centaines de kilomètres, souvent après avoir échappé au naufrage en mer. Une équipe de France 2 a été jusqu’à accompagner une famille dans son périple, en filmant toutes les étapes. C’était un beau travail journalistique. De même, on s’intéresse aux conditions d’accueil qui sont souvent exemplaires : « Depuis que nous sommes arrivés c’est comme dans un rêve, confie au Journal du Dimanche un syrien reçu par le Secours catholique. J’ai peur de me réveiller. » En dépit de cela, une grande partie de l’opinion demeure rétive à cet afflux soudain de migrants, en contraste avec ce qui s’est passé en Allemagne.

La France et l’Allemagne ne sont pas dans la même situation économique. Nos voisins ont besoin de main d’œuvre, ce qui est moins le cas chez nous. De plus, le déficit démographique qui va s’aggravant, d’année en année, justifie aux yeux des autorités de Berlin, cette arrivée massive d’une population souvent jeune. C’est dire que l’on pense outre-Rhin à l’intégration des nouveaux venus, tandis que Nicolas Sarkozy parle de « réfugiés de guerre ». C’est-à-dire de personnes en transit sur notre territoire, jusqu’à ce qu’elles puissent regagner leur pays, la paix rétablie.

Angela Merkel a réitéré sa conception de l’intégration. Elle n’est pas du tout pour une société multiculturelle. Elle entend que ceux qui souhaitent s’établir en Allemagne adoptent la culture allemande. La chancelière est tout à fait consciente qu’en accueillant près d’un million de migrants sur une année, ce sont des décisions stratégiques qu’elle prend. Décisions qui commandent le devenir complet de son pays. Nous n’en sommes pas là. Et les pays de l’Europe de l’Est, pas du tout, qui continuent à redouter une immigration déstabilisante à leurs yeux. Il est donc patent que ce qui se passe en ce moment, au Proche-Orient, en Méditerranée et en Europe ne pose pas seulement des problèmes d’accueil à court terme. C’est la figure de la civilisation européenne qui est en cause. Il sera très difficile aux européens de s’entendre pour se projeter dans un futur problématique.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 14 septembre 2015.