L'affaire Leonarda - France Catholique
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L’affaire Leonarda

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Comment intervenir dans le débat surchauffé qui entoure, depuis plusieurs jours, l’expulsion de la jeune Leonarda et qui a rebondi à la suite de la décision du Président de la République ? C’est d’évidence très difficile lorsqu’on veut raison garder. Alors qu’une question aussi cruciale que celle de l’immigration se concentre brusquement dans un visage et dans le destin d’une adolescente, comment ne pas hésiter ? J’avouerais très franchement que j’hésite. Oui, je suis partagé. D’un côté, il y a les règles d’un État de droit à respecter, sinon c’est le désordre et très vite le règne de l’arbitraire et l’injustice. D’un autre côté, il y a le cas personnel de Leonarda expédiée dans un pays qu’elle ne connaît pas et dont elle ignore même la langue.

On sait l’opinion française très sensible à la question des flux migratoires. Les sondages sont sans équivoque. Manuel Valls dispose d’un soutien massif, parce qu’il incarne une ligne de conduite ferme en cette matière. Ce qui lui vaut par ailleurs l’hostilité déclarée d’une minorité qui rassemble les Verts, le Parti communiste, le Parti de gauche et une frange non négligeable du Parti socialiste. C’est la cohérence de la majorité de gouvernement qui est en cause. Harlem Désir, le secrétaire général du PS est en décalage avec François Hollande. L’affaire est littéralement explosive, d’autant qu’à droite et au centre il y a unanimité en faveur de la décision conforme au droit strict.

Comment être ferme sans être inhumain, pour reprendre le terme de la gauche d’opposition ? François Hollande avait cru trouver la solution médiane, en permettant à la jeune fille de poursuivre ses études en France, mais sans sa famille. Ça ne marche pas. Par ailleurs, un cas personnel à régler avec délicatesse ne saurait abolir l’enjeu fondamental des équilibres mondiaux. Il faudra tout faire pour empêcher que les déséquilibres démographiques et économiques ne tournent à la guerre. Cela suppose une négociation internationale où toutes les cartes seront mises sur la table. Nous en reparlerons.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 21 octobre 2013.