Le Prince de la vie règne, immortel après Sa mort. Après la célébration ce Dimanche de la liturgie de la Résurrection, nous entamons la saison pascale. La liturgie du Dimanche de Pâques met en lumière les thèmes abordés lors de cette saison.
Tout d’abord, la joie. Jour de fête! Le Seigneur est ressuscité! Toute cette saison est un retour sans fin sur la Résurrection, accrochons-nous !
Ensuite, la mort n’a plus de prise. Nos démarches quotidiennes pour arracher l’obsession de la mort — tentatives de prolongation de la vie; activité fébrile toute la journée; rajeunissement artificiel; espoir de laisser une dynastie ou un héritage; confusion de la mort et des distractions — tout celà est bien futile. Seul Dieu éloigne la grande terreur de la mort qui nous étreint, si grande qu’elle marque l’existence quotidienne de chacun, même si on ne l’avoue pas.
L’évangile de Dimanche était si simple: Jésus, mort et enterré, n’était plus là. Prosternons-nous tous, terrifiés, devant cet évènement et sa signification. Mais considérons les lectures: le ministère de Jésus « Là où il passait, il faisait le bien et il guérissait tous ceux qui étaient sous le pouvoir du démon.» Plus loin, « Ils l’ont fait mourir en le pendant au bois du supplice. Et voici que Dieu l’a ressuscité le troisième jour. Il lui a donné pouvoir de se montrer non pas à tout le peuple mais seulement aux témoins que Dieu avait choisis d’avance.» Nous aussi avons été choisis par Dieu, avec la grâce de la foi, et Saint Paul nous dit: « vous êtes ressuscités avec le Christ.»
Enfin, les effets de la Résurrection sont stupéfiants: « Dieu qui …. par votre Fils Unique avez vaincu la mort et nous avez ouvert la voie de la vie éternelle…» Ainsi les repères de la vie sont bouleversés. Lâchant le quotidien télévisuel et les discours moralisateurs d’un parti politique, nous sommes entrés dans la famille du Dieu vivant. Sa Grâce — sa présence réelle — forme les bases de notre vie nouvelle en Lui. Plus besoin de chercher à compenser notre crainte de la mort.
Nous sommes dans un nouvel état extraordinaire. « Ta main s’est posée sur moi, alleluia, ta sagesse s’est montrée admirable, alleluia, alleluia.» Le Seigneur est avec nous. Plus de paroles cruelles, plus de mauvaises pensées, pour nous, si petits et médiocres devant Sa présence.
L’Église aussi a changé. Élevons-nous au-dessus de la routine, de notre façon de considérer l’Église. Nous pouvons exulter dans la joie de Pâques. L’Église n’est plus le train-train habituel, car par cette célébration eucharistique de Pâques « …votre Église renaît et se nourrit.»
Cherchons des signes de la renaissance de l’Église. Nous pouvons en voir, par exemple, dans l’action du pape. Quelle merveilleuse idée, cette distribution d’exemplaires de l’Évangile sur la place Saint Pierre! Ce n’est pas une simple manifestation touristique, après tout. Son insistance merveilleuse sur la fondation homme à homme de la Chrétienté nous réchauffe le cœur.
Son escapade dans la foule et les échanges impromptus ont ramené le catholicisme dans le domaine de la conversation de tous les jours, sa juste place. C’est une clé pour comprendre le monde. Alors, des gens se trompent-ils en l’écoutant? Serrait-ce la première fois? Le monde est tellement envahi par le mal que toute vérité à l’encontre du mal est déformée. Et pourtant, la parole est proclamée.
Le pape François est descendu sur la place. Je me demande combien de ses évêques, de membres de son clergé, de son entourage laïc, il y retrouvera? Il n’a pas peur des gens, et les aime assez pour aller vers eux, là où ils sont. Il ne se réfugie pas dans l’institution, ni ne laisse penser que la foi éloigne de notre bas monde. Georges Bernanos aurait apprécié. Il parlait souvent de cette sorte de chrétiens regardant le monde par la fenêtre de l’Église. Le pape François est tout le contraire.
Célébrant l’Eucharistie le dimanche de Pâques, nous savourons tout l’éventail des bienfaits de la Résurrection. La bénédiction solennelle en cite deux de plus: le glorieux Jésus ressuscité « nous protège des assauts du péché.» Élever l’esprit en cette période aide la croissance spirituelle. C’est le moment où Jésus nous accompagne dans ces fêtes de la joie éternelle. L’histoire de notre salut est ponctuée de fêtes religieuses nous ouvrant les portes de la liturgie céleste.
Célébrer la Résurrection nous rappelle constamment les dimensions transcendantes de la vie, si souvent étouffées par le matérialisme.
Les festivités en l’honneur du Christ nous remettent sur le chemin de l’histoire de toute l’humanité, humanité liée à Dieu par le Christ pour l’éternité. La Séquence de ce dimanche nous dit: « Le Christ, mon espérance, est ressuscité! Il vous précède en Galilée. Nous le savons, le Christ est vraiment ressuscité des morts. Roi victorieux, prends-nous tous en pitié!»
Grande joie en cette période!
Living with Paschal Gladness : http://www.thecatholicthing.org/columns/2014/living-with-paschal-gladness.html
