Il est possible d’élever le niveau - France Catholique
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Il est possible d’élever le niveau

Traduit par Isabelle

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L’archevêque de Wellington, en Nouvelle Zélande, John A. Dew, fera partie des nouveaux cardinaux qui vont recevoir la barette rouge à Saint Pierre de Rome le 14 Février. L’archevêque Dew était membre, en octobre dernier, du synode extraordinaire sur la famille. Ses remarques à la presse pendant le synode étaient très troublantes.

Il a déclaré à la Télévision Sel et Lumière :

« Le message des évêques de Nouvelle Zélande était que nous voulions voir changer le langage des documents de l’Eglise, afin qu’ils soient quelque chose qui donne aux gens espoir, soutien et encouragement, plutôt que quelque chose qui donne à bien des gens l’impression qu’ils ne peuvent pas y arriver, qu’ils ne peuvent pas vivre au niveau de ce que leur demande l’Eglise. »

Il a aussi parlé de la réponse des catholiques à la consultation pré-synodale effectuée par les évêques en Nouvelle Zélande.

« 25 pour cent des réponses venait de catholiques non pratiquants et le message était que  » C’est impossible, quand on nous dit que si nous utilisons la contraception, nous sommes intrinsèquement mauvais 1, ou quand nous vivons dans une situation irrégulière, le langage est tellement négatif qu’il ne nous aide pas « . Donc, mon intervention était : Ne nous concentrons pas sur les règlements, mais cherchons un langage qui aide les gens et les encourage dans leur cheminement vers Dieu. »

L’archevêque Dew a écrit son propre blog à partir du Synode :

« Aujourd’hui, j’ai fait ma propre intervention, et il semble qu’elle ait été bien reçue par la plupart. J’ai dit à la base qu’il faut que nous changions le langage qui est utilisé dans différents documents de l’Eglise afin que les gens ne voient pas et n’entendent pas que l’Eglise les juge ou les condamne, en promulguant des règlements et des lois, mais plutôt qu’elle montre de la compassion et essaye d’atteindre les gens pour les aider à découvrir Dieu dans leurs vies. »

Cette argumentation n’est pas nouvelle de sa part. Il était membre du synode sur l’Eucharistie en 2005. L’office de presse du Saint Siège a publié un résumé de son intervention au cours de laquelle il a parlé de ceux qui ont

«  faim de la nourriture eucharistique », et déclaré : «  notre Eglise serait enrichie si nous pouvions inviter des catholiques fervents, qui sont actuellement exclus de la Communion, à revenir à la Table du Seigneur. Il y a ceux dont le premier mariage s’est terminé dans la tristesse ; ils n’ont jamais abandonné l’Eglise, mais sont actuellement exclus de l’Eucharistie. »

Ceci appelle quelques commentaires : la référence à un mariage qui se « termine » est imprécise. La cohabitation avec un époux, peut se terminer, un divorce civil peut être obtenu, et pourtant le mariage avec ce conjoint continue jusqu’à la mort. De plus, la sainte communion n’est pas refusée du fait d’un divorce civil, mais plutôt du fait d’une union adultère qui suivrait le divorce.

Le commentaire de l’archevêque Dew révèle un manque de sympathie pour les lois de l’Eglise qui tentent d’éviter le péché et le scandale de la réception sacrilège de l’Eucharistie par ceux qui n’ont pas les bonnes dispositions pour y avoir accès parce qu’ils sont remariés civilement après un divorce. Notez les références péjoratives à la discipline de l’Eglise pour qu’on soit digne de recevoir la sainte Eucharistie : « l’Eglise les juge et les condamne en promulguant des règlements et des lois », alors qu’il cherche une nouvelle approche  qui montre « souci et compassion », et donne aux gens « espoir, soutien et encouragement », en utilisant « un langage qui aide les gens et les encourage dans leur cheminement vers Dieu ».

Apparemment, l’archevêque Dew est d’accord avec le sentiment de certains catholiques non pratiquants néo-Zélandais qui déplorent que la loi et la discipline de l’Eglise à propos de la Sainte Communion « soient si négatives qu’elles ne nous aident pas. »

Voici ma question : Les aider à quoi ? Le but de ces restrictions est d’aider les âmes à atteindre la vie éternelle. Le Canon 1752, le canon final du Code de la loi canon, établit que : « le salut des âmes…doit toujours être la loi suprême ». Les relations adultères sont néfastes pour l’âme, de même que le fait de recevoir la Sainte Eucharistie alors qu’on n’en est pas digne. La blessure qui vient du fait qu’on nous rappelle que la violation persistante du sixième commandement – « Tu ne commettras pas d’adultère » – nous rend indigne de recevoir le Corps du Seigneur par la Sainte Communion est vraiment salutaire. Elle aide à former convenablement la conscience et sert d’appel au repentir et à réformer sa vie.

L’approche de l’archevêque Dew différait de façon frappante, quand un scandale récent qui incluait de sales tours politiques a été découverte en Nouvelle Zélande. Il a écrit un article d’opinion dans le « New Zeland Herald » dans lequel il déclarait : «  Cela ne fait pas crédit aux responsables politiques de proclamer que d’accéder à la base de données d’un autre parti politique, est une activité que tout le monde fait. Si quelque chose est contraire à l’éthique, le fait que tout le monde le fasse ne le rend pas éthique pour autant. »

Il a justifié l’attention que les media portaient à ce scandale en disant « que de mettre en lumière un comportement contraire à l’éthique et à la morale grâce aux media est un des freins au pouvoir de l’Etat, un moyen d’obliger ces responsables à rendre compte de leurs actions ou de leurs inactions, et de plus, à révéler leur vrai caractère. » Il a dit que ce scandale

« montre que les Néo-Zélandais désirent que dans toute la Nouvelle-Zélande, il soit possible et nécessaire d’élever le niveau éthique et moral des comportements. C’est une occasion de restaurer et de réaffirmer le noyau central des principes moraux qui devraient guider les actions de nos chefs politiques, plutôt que de devenir une occasion de trouver des excuses, des moyens de dévier, de minimiser ou de justifier un comportement contraire à l’éthique. »

L’archevêque Dew a tout à fait raison de dire qu’un  «  niveau plus élevé est possible et nécessaire ». Et qu’il n’y a pas la place pour des « excuses, des déviations des minimisations ou des justifications d’un comportement immoral » et que « si quelque chose est contraire à l’éthique, le fait que tout le monde le fasse ne le rend pas éthique ».

On peut tout aussi bien appliquer à des matières qui traitent du bien des âmes, le même niveau élevé que pour la vie politique, niveau dont certains politiciens pourraient se plaindre, l’accusant de les juger, de les condamner et de manquer de compassion.

Si la vérité nous rend libres, alors, que la vérité soit dite à tous ceux qui ont besoin de l’entendre, afin qu’ils puissent en vivre.

Photo : Mgr Dew.

Traduction de «  A higher standard is possible »

  1. Note de la rédaction : l’Eglise ne considère pas ceux qui utilisent la contraception comme intrinsèquement mauvais ; c’est plutôt l’usage de contraceptifs qui l’est.