François à la synagogue de Rome - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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François à la synagogue de Rome

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L’émotion a été grande, en France, à la suite de l’agression dont a été victime à Marseille, il y a huit jours, un enseignant juif de la part d’un jeune homme de quinze ans. Nos compatriotes juifs, menacés, devaient-ils renoncer au port de la kippa, parce que c’est trop dangereux ? Une telle interrogation ne peut pas nous laisser insensibles, d’autant que depuis plusieurs années, il y a une tendance au départ pour Israël de familles entières qui craignent pour leur sécurité. La désignation de la communauté juive comme ennemi et comme cible, ne concerne pas que notre pays. Voilà des années déjà que Pierre-André Taguieff, dans ses ouvrages, sonne l’alarme. L’extrémisme islamiste est viscéralement antisémite, et les jeunes, qu’il intoxique idéologiquement, sont préparés à s’attaquer directement à des personnes juives, comme cela s’est produit à Toulouse, où même des enfants ont été tués, à Bruxelles, à Paris…

Quel contraste entre cette haine ouverte, atroce, et les actuelles retrouvailles de l’Église catholique et du judaïsme, manifestées encore hier avec la visite du pape François à la grande synagogue de Rome. Jean-Paul II et Benoît XVI l’y avaient précédé, et le cinquantième anniversaire de la déclaration conciliaire Nostra ætate explique en grande partie le changement d’attitude qui a conduit à un rapprochement qui va très au-delà des rencontres de courtoisie. Il y a désormais des échanges doctrinaux, qui paraissaient impossibles aux pionniers des relations judéo-chrétiennes que j’ai connus, par exemple, dans les années soixante-dix ou quatre-vingt. À l’époque, on en était encore au préalable politique que constituait l’ouverture de relations diplomatiques entre Israël et le Saint-Siège. Aujourd’hui, on mesure le chemin parcouru, lorsqu’on entend des rabbins déclarer dans un texte véritablement historique : « Nous reconnaissons que le christianisme n’est ni un accident, ni une erreur, mais le résultat de la volonté divine et un don pour les nations. »

Peut-on espérer que dans l’élan de ce rapprochement de fond, s’enclenche une dynamique de fraternité, qui aurait raison de la haine et pourrait désarmer les bras de tous les persécuteurs ?

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 18 janvier 2016.