Fin de vie : le consensus brisé - France Catholique
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Fin de vie : le consensus brisé

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De la conférence de presse de mardi on n’a retenu principalement que ce qui concernait l’économie et ce qu’on s’est plu souvent à qualifier de tournant social-démocrate ou social-libéral. Il est vrai que les autres sujets, notamment de société, on été abordés plus succinctement. J’ai relevé hier qu’à l’encontre de ceux qui l’accusent de cultiver un flou permanent, le chef de l’État a insisté sur sa détermination, notamment à propos du mariage dit « pour tous », où l’adversité ne l’avait pas fait plier. Le seul sujet de société qu’il a vraiment abordé dans son propos liminaire concernait la fin de vie : « Je souhaite, a-t-il dit, que ce texte puisse être élaboré sans polémiques, sans divisions et simplement dans l’idée qu’un cheminement est possible pour rassembler toute la société. » Pardon, mais il faudrait s’entendre. La loi Taubira a été élaborée sans véritable concertation, dans un climat extrêmement polémique, et le gouvernement n’a marqué à cette occasion aucune volonté de rassembler toute la société. Au contraire, il a tenu à célébrer bruyamment sa victoire, en érigeant la garde des Sceaux en héroïne progressiste.

J’aimerais croire que François Hollande n’a pas envie de renouveler l’expérience à propos de la fin de vie, mais j’ai quelques doutes. D’abord, convenait-il de remettre en cause la loi Leonetti qui, en 2005, avait obtenu un consensus impressionnant et représentait un modèle d’équilibre par rapport aux législations européennes ? Sans aucun doute, non ! Ce qui détermine le pouvoir socialiste dans une telle affaire, c’est la volonté farouche de marquer une différence idéologique qui n’est plus si évidente dans le domaine social et économique. Le Président peut bien se vouloir pacifiant, le simple fait de casser le consensus qui s’était réalisé à propos de l’euthanasie est significatif d’un décrochage de civilisation, auquel s’acharnent des responsables qui entendent bien forcer toute opposition. Contrairement à une idée commune, les jeux ne sont pas faits. Dimanche, manifesteront ceux qui défendent la vie contre la culture de mort.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 16 janvier 2014.

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Fin de vie : pour un engagement de solidarité et de fraternité, déclaration du Conseil Permanent de la Conférence des évêques de France.