Hors l’engagement politique (auquel l’Église encourage ses membres afin de promouvoir la justice sociale et préserver les droits de l’homme), que pouvons-nous faire, nous catholiques, pour faire mieux aller les affaires dans notre pays en plein désarroi ?
L’une des meilleures méthodes d’évangélisation d’un pays précédemment chrétien consiste à pratiquer la confession fréquente et la Communion qui, en plus d’être des sacrements, sont des formes surpuissantes de prière.
En fait, je suis persuadé que la pieuse, méritoire, fréquente réception de l’Eucharistie — par des catholiques en état de grâce et conscients du formidable mystère caché sous la forme du pain et du vin — pourrait changer les cœurs dans notre pays.
Bien des catholiques sont réticents à l’idée d’évangéliser, doutant de leurs connaissances, de leur capacité à débattre, et reculant devant l’atmosphère de plus en plus intolérante du public. Recevoir les sacrements fréquemment et consciemment est cependant à la portée de chacun, et bien plus efficace qu’on pourrait croire. Après tout, comment faisaient les premiers chrétiens pour gagner peu à peu les cœurs, les esprits, les âmes dans leur domaine autour duquel régnait le mal ? Et rappelons-nous qu’ils n’avaient, contrairement à nous, aucun pouvoir politique, et ce, pendant des siècles.
Malheureusement, nous vivons actuellement une période de civilisation décadente. Pas besoin de feuilleter les statistiques de mariages brisés, unions illégitimes, taux d’avortements, pornographie et tutti quanti pour dénoncer une situation hélas trop évidente. Regardez autour de vous, et soyez francs avec vous-mêmes et envers les autres. Soyez de toutes manières aussi actifs que possible en politique comme dans le domaine culturel, mais la piété dans la pratique de votre foi est l’arme la plus puissante de toutes.
Chercher à faire grandir sa propre sainteté — comprenant naturellement aussi le domaine social et apostolique — est peut-être votre action la plus efficace pour ré-évangéliser le monde occidental.
Voyons d’abord ce que nous disent les Écritures sur le Sacrement de pénitence « Le soir, ce même jour, le premier de la semaine, ……. Jésus vint et se tint au milieu d’eux …… il souffla et leur dit : Recevez l’Esprit Saint, ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus.» (Jn,20 : 19 …23).
Le Sacrement de pénitence a pour effets spirituels la réconciliation avec Dieu, le pénitent recouvre la grâce, la rémission de la sanction éternelle encourue par les péchés mortels, la paix et la sérénité de la conscience et la sérénité de l’esprit, la consolation spirituelle et, c’est important, une force grandissante pour le combat du christianisme.
Et il n’y a pas que les péchés mortels qu’il faille apporter en ce sacrement. En confessant nos péchés véniels nous améliorons notre connaissance intime et notre humilité tout en recevant les grâces qui nous aident à résister à la tentation et avancer vers la sainteté.
Nous connaissons tous des gens qui ont perdu la foi catholique. Ils sont des dizaines de millions — la population religieuse la plus importante après les Catholiques proprement dits — rien que dans notre pays [USA].
Une de nos plus belles actions ne pourrait-elle consister à rappeler à ceux-ci qu’il leur suffirait d’une bonne confession pour revenir au sein de l’Église de leurs pères — un patrimoine religieux qui, pour la plupart, remonte à des siècles en arrière ? Imaginez l’immense grâce de ramener une ou plusieurs âmes au Berger qui voudrait retrouver ses brebis égarées. Elles pourront à nouveau recevoir le Pain de Vie, Jésus présent dans l’Hostie.
J’ai été impliqué dans de nombreuses conversions à notre foi. Pour la plupart, à la question « pourquoi devenir catholique ? » la répose était « pour avoir le pardon de mes péchés et recevoir Jésus en mon âme par le Saint Sacrement. »
Peut-être alors pourrez-vous amener des convertis, des repentis, et ceux qui n’ont pas franchi le rivage de l’océan d’amour de Dieu, vers la joie de la communion quotidienne. C’est une importante habitude qu’on peut acquérir à la poursuite de la sainteté et à l’accomplissement de nos devoirs d’état (qui, pour beaucoup se trouvent dans les responsabilités familiales, d’amitié, et de travail).
Faire de la messe quotidienne le centre réel de notre vie intérieure, et donc de la journée, ne peut que nous aider à endosser ces responsabilités, car travail et échanges et réponse aux besoins d’autrui occupent plus d’un jour par semaine. Saint Pierre-Julien Eymard nous invite « à entendre la messe chaque jour, chaque jour en profitera. Toutes les tâches seront mieux accomplies, l’âme sera plus forte pour porter la croix de chaque jour. La messe est l’acte le plus saint de la religion ; on ne peut rien faire qui rende plus grande grâce à Dieu et profite davantage à l’âme que de suivre fréquemment la messe avec dévotion. C’est l’acte de dévotion favori des saints. »
C’est à quoi, frères et sœurs, nous sommes tous appelés !
Citation de l »évangile selon Saint Jean : texte français de la Bible de Jérusalem.
Source : Confession and Culture
Photo : Saint Pierre-Julien Eymard.
