Chaque chose à sa place - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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Chaque chose à sa place

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En relisant le texte de saint Jean relatif à ce qu’« il voit dans le tombeau » : consternation ! Si l’on peut admettre « les linges sont posés à plat », ce qui est exact quoique nettement moins explicite et percutant que l’image suggérée par les vocables « affaissé » ou « gisant » traduisant excellemment le mot grec keiména, le reste du verset évangélique en version française est absurde ! Il est écrit : « ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place ». « Posé » ne correspond pas au texte grec mais le « suaire » est bien ce soudarion qui avait en effet « été enroulé » autour de la tête de Jésus : ce bel effort d’exactitude sombre tout à coup dans le « non-sens ».

Que voit donc saint Jean ? Les « draps » qui reposent au sol sans avoir été ouverts ; la bandelette prise sur toute la longueur du tissu pour le fixer autour du cadavre remplit toujours sa tâche, sauf qu’il n’y a plus de cadavre et que se pose la question de sa disparition : le Linceul en effet, affaissé parce que son locataire est parti, n’a pas bougé, resté tel qu’au début de l’ensevelissement. Quant au « soudarion-suaire » il avait pris place autour de la tête, c’est-à-dire « sous » le drap du Linceul. Cette « place » est toujours la sienne quand saint Jean regarde dans le tombeau : il est resté « à sa place », personne n’étant intervenu pour le sortir. Et cette place ne peut se trouver que là où était la tête de Jésus qu’« il entourait ». La Sainte Face montre d’ailleurs, à gauche et à droite du visage, les deux traces verticales de cet « entourage ».

Mais un détail semble avoir échappé au traducteur et que fournit l’Empreinte de Turin : la tête de Jésus, au moment de la mort, s’était penchée, formant un angle d’environ 70°… Et la « place » du soudarion correspond naturellement à cette position qu’avait alors la tête, quasiment « debout » par rapport au reste du corps, « à plat » sur son entablement. Comment accepter que la traduction situe soudain ce soudarion, non plus à l’intérieur, mais à l’extérieur de ces linges, ce que suppose « non pas posé avec les linges mais roulé à part à sa place » ? Comment déterminer la place immédiatement saisissable de ce soudarion-suaire s’il se trouve en même temps à l’extérieur, soit « à part », et « à sa place », soit à l’intérieur ? Il ne peut se situer qu’à l’endroit où se trouvait la tête du Seigneur, soit toujours dans une position verticale et donc non allongée.

C’est cela que voit saint Jean et qui lui fait dire aussitôt, lui qui « ne croyait pas qu’Il puisse se relever d’entre les morts » : « Il est ressuscité ». Conclusion : il faut que les autorités compétentes cessent d’imposer cet « à part » en opposition à la bonne traduction du grec qui est « en son lieu » ou « à sa place », en acceptant de traduire kôris par son autre signification, rien d’autre qu’« exception », ce que j’écris ainsi : « par exception… en son lieu ».

Et alors tout s’éclaire d’une vive clarté et le Linceul redevient ce Témoin véridique qui permet à saint Jean de croire en la résurrection sans avoir vu Jésus, aidé seulement par l’image insolite de cette boursouflure formée par le soudarion-suaire sous le drap de dessus, au contraire des Apôtres qui ne « croient » que parce qu’« ils voient ».

Et aujourd’hui, quantité de jeunes et d’adultes qui ne parviennent plus à croire en la résurrection de Jésus seraient heureux d’obtenir cette aide dont ils ont besoin comme en eurent besoin les Apôtres et saint Jean.