Ce terrorisme qui vient - France Catholique
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Ce terrorisme qui vient

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A Joué-Lès-Tours, un homme attaque trois policiers à coups de poignards. Le lendemain, c’est un automobiliste qui percute délibérément de sa voiture onze passants. Aucun des deux hommes pourtant n’était suspect d’appartenir à un réseau djihadiste. L’un était un jeune homme connu pour des faits de petite délinquance, l’autre, âgé d’une quarantaine d’années, avait fait l’objet d’un suivi psychiatrique. Pourtant, le point commun des deux faits divers est le cri qu’ont poussé les agresseurs : « Allahou akbar ! » (Dieu est grand).

Peut-on parler de terrorisme ? La réponse n’est pas si simple. A priori, on se trouve en présence des agissements de deux exaltés, sans aucune complicités ni liaison avec un quelconque réseau, du moins au sens où on l’entend habituellement. Rien à voir par exemple avec l’affaire Mohamed Merah.

Pourtant, chacun d’eux a suivi les directives de l’Etat Islamique, ce groupe aujourd’hui à l’œuvre en Syrie, des directives qui appellent par le biais de sites internet à s’en prendre aux « infidèles ». Dans ces appels, la France est expressément citée. On peut parler d’un terrorisme virtuel qui n’implique ni clandestinité, ni formation des recrues, ni utilisation d’armes ou d’explosifs.
Nous voici donc devant un phénomène entièrement nouveau et d’autant plus inquiétant puisqu’il peut a priori frapper chacun de nous. Aujourd’hui n’importe qui, quelle que soit son origine, peut se proclamer djihadiste. Il suffit de quelques clics sur un ordinateur, il suffit aussi de quelques rancœurs exaspérées par une situation difficile. L’ordonnateur ou ce que l’on appelle dans le jargon des services spéciaux « l’officier traitant » reste caché derrière son écran à des milliers de kilomètres. Le nouveau terroriste peut agir n’importe où et n’importe comment.

Ce nouveau terrorisme n’est pas moins dangereux que l’autre. Il peut même se révéler plus redoutable encore puisqu’il contribue à renforcer la stigmatisation des communautés musulmanes, pourtant hostiles dans leur écrasante majorité à l’idéologie islamiste radicale. Surtout, on n’a plus seulement peur de certains groupes identifiables mais d’un peu tout le monde. Cette peur, plus diffuse et plus insidieuse, est grosse de menaces pour la paix sociale. Lui laisser le champ libre reviendrait à consacrer la victoire des criminels de l’Etat Islamique.

Il s’agit maintenant de trouver les moyens efficaces de lutter contre le terrorisme qui vient. Les incantations n’y suffiront pas.