70e anniversaire - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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70e anniversaire

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Le 70e anniversaire du débarquement allié sur les côtes de Normandie donne lieu à des célébrations dignes d’un événement aussi considérable. Il faut se féliciter du retentissement médiatique qui permet à l’opinion de prendre la mesure historique de cette étape conclusive de la Seconde Guerre mondiale. La présence de nombreux chefs d’États à cette occasion sur le sol normand est significative de l’importance de cette anamnèse pour la communauté internationale. Et de ce point de vue, la venue de Vladimir Poutine aux côtés de Barack Obama, alors même que les deux présidents sont en situation de graves tensions à propos de l’Ukraine, montre que tous ont voulu cette sorte de suspension du temps, pour que l’on se souvienne mais aussi pour qu’on réfléchisse ensemble aux enjeux déterminants de la paix obtenue par la victoire sur le nazisme.

Il y a dix ans déjà, le cardinal Joseph Ratzinger représentait le pape Jean-Paul II pour le 60e anniversaire du même événement. Qu’un cardinal allemand s’associe à la commémoration, c’était hautement symbolique, d’autant que, prenant la parole dans la belle abbatiale Saint-Étienne de Caen, il avait tenu à préciser que le débarquement fut « pour les gens du monde entier, mais également pour une très grande partie des Allemands, un signal d’espérance ». Joseph Ratzinger était d’autant plus en droit de l’affirmer que, dès son plus jeune âge, son propre père n’avais cessé d’expliquer aux siens la perversité du régime nazi. Mais le cardinal tenait à déployer une grande leçon de philosophie et de théologie morales, afin de montrer l’ampleur des enseignements qu’il fallait tirer du cataclysme mondial et de ses prolongements.

Je ne puis résumer en quelques mots ce discours, auquel ont peut aisément se reporter. J’en reprendrai un seul aspect central. Ce qui menace l’humanité, disait en substance le cardinal, c’est la perte gravissime de la notion du Bien. Comme chrétien, nous sommes aujourd’hui appelés à refuser de réduire la raison à la raison instrumentale, pour qu’elle soit perception du bien et du bon, du sacré et du saint. C’est la raison ouverte au Dieu transcendant qui peut nous sauver des avatars de la barbarie.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 5 juin 2014.