3112-Un monde sans Dieu ? - France Catholique
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Padre Pio, ses photos inédites
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3112-Un monde sans Dieu ?

par Gérard LECLERC
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Faut-il prendre les mots au sérieux, a fortiori lorsqu’ils sont écrits sans vergogne dans un quotidien qui se voudrait encore « de référence », même si l’esprit d’Hubert Beuve-Méry, son fondateur, l’a depuis longtemps déserté. Lorsqu’un Jeudi saint, Le Monde nous inflige que dans un État laïque comme le nôtre, la transgression du suicide assisté aurait dû être depuis longtemps inscrite dans la loi, nous sommes en devoir, en tant que chrétiens, de nous sentir agressés. Lorsque, dans le même numéro, toute latitude est donnée à Elisabeth Badinter pour promouvoir l’écrivain athée Diderot, avec des arguments qui sont autant d’insultes à nos convictions, assénés avec une violence qui constitue en elle-même une volonté de déni intégral de la foi, nous ne pouvons que nous sentir blessés. Est-ce un dessein délibéré en cette Semaine sainte d’affirmer ainsi une orientation idéologique de combat qui, sans contrepartie aucune, constitue une déclaration de guerre à ceux qui ne partagent pas la ligne rationaliste et athée qui semble désormais caractériser un journal qui, sans jamais avoir été confessionnel, n’hésitait pas, naguère, à se réclamer d’une inspiration chrétienne ? Nous ne prétendons pas que tous les rédacteurs du Monde partagent cette orientation et nous ne voulons en rien atteindre la liberté d’expression de chacun. Nous constatons simplement que les traits fâcheux qui s’étaient dessinés il y a quelques années à l’aune d’un extrémisme théorique, loin de disparaître, ne font que s’accentuer au rythme des grands débats culturels et sociétaux. Ils apparaissent évidents lorsque Le Monde fait un choix très parti­culier dans la tradition philosophique en privilégiant le corpus le plus hostile à l’héritage chrétien. On nous dira que c’est le hasard qui aboutit ainsi à la publication d’un philosophe de quatrième ordre en pleine Semaine sainte, en reprenant précisément ses écrits les plus polémiques contre la foi au Christ. On aura du mal à nous en persuader, et à nous faire croire que les propos publicitaires d’Élisabeth Badinter pour justifier son grand homme ne sont sollicités que pour promouvoir le débat. Il y a des bassesses que la seule probité morale interdit, mais il semble qu’au Monde on se croie autorisé à bafouer les élégances les plus élémentaires.

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