« La liberté religieuse n’est pas un privilège, mais un droit fondamental », scande ce document de 1 200 pages.
En 2024, 834 attaques contre les chrétiens ont été recensées en Inde. Les harcèlements et arrestations de prêtres sont en hausse, comme au Nicaragua, où les pasteurs et missionnaires sont expulsés du pays.
Les actes antichrétiens grimpent particulièrement dans les pays occidentaux : en 2023, environ 1 000 actes de ce type ont été enregistrés en France ; la même année, la Grèce a subi 600 cas de vandalismes d’églises.
Dans son précédent rapport, l’AED le pointait déjà : le christianisme est la religion la plus persécutée au monde. Un fait qui, aujourd’hui, n’est toujours pas démenti.
« L’Église se place souvent en arbitre dans les conflits internationaux, et prend alors le plus de coups », explique Benoît de Blanpré, directeur national de l’AED. Comme le disait saint Oscar Romero, archevêque de San Salvador assassiné en pleine messe en 1980, l’Église dénonce les immoralités ; par définition, elle sera donc persécutée tant qu’il y aura du péché dans l’homme.
Dans 62 pays, la liberté religieuse est fortement mise à mal, ce qui représente le pourcentage vertigineux des deux tiers de la population mondiale.
L’État, premier acteur des persécutions antichrétiennes
L’autoritarisme est l’un des principaux moteurs de la persécution religieuse. Dans 19 pays, les gouvernements répriment la religion par une surveillance omniprésente et une législation restrictive. À titre d’exemple, en Chine, une loi interdit désormais aux mineurs d’assister à des offices religieux et à des cours d’instruction religieuse.
Comme le souligne Benoît de Blanpré, l’intelligence artificielle y prend une place de plus en plus importante. En Corée du Nord, les autorités en usent pour traquer les téléphones. L’IA est en passe de donner de plus en plus d’armes aux régimes autoritaires. Depuis 2023, 21 pays ont utilisé les réseaux sociaux pour diffuser des messages hostiles contre les autorités religieuses.
« Là où la liberté religieuse est attaquée, l’État de droit se dégrade », constate le Frère Olivier Poquillon, dominicain, directeur de l’École biblique de Jérusalem. « Nous défendons la liberté religieuse en vue du bien commun. Ainsi, violer ce droit est un puissant outil pour les gouvernements autoritaires ».
Lorsque la liberté religieuse « est niée, la personne humaine est privée de la capacité de répondre librement à l’appel de la vérité », a déploré le pape Léon XIV le 10 octobre, à la réception de ce rapport. La liberté religieuse est un socle pour la paix dans le monde, a-t-il ajouté.
Pour la première fois de son histoire, l’AED lance une pétition mondiale pour assurer la protection de la liberté religieuse : https://acninternational.org/fr/petition/
Pour aller plus loin :
- Au Nigeria, un génocide des chrétiens ignoré
- 380 millions de chrétiens persécutés en 2024
- Aide à l’Église en Détresse appelle à l’abolition des lois pakistanaises sur le blasphème
- Sri Lanka : « Plus personne, plus de paroisse, plus de prêtre et plus d’église »
- Persécution des Chrétiens d’Orient : quelle réponse de l’Europe ?